15 août 1990, la chaleur était oppressante, le soleil brûlait les habitants de la ville de Détroit. Détroit est reconnue pour être « l'une des 10 plus dangereuse au monde » et selon le magazine le Times elle est « la ville la plus dangereuse des États-Unis ».  Le pays de la paix et de la deuxième chance n'est pas aussi beau que tout le monde l'imagine. La pauvreté est présente dans toute la ville, la conception de « fracture sociale » est inexistante, tout le monde est pauvre et lorsque les gens sont riches, ils partent. Sortir après vingt-trois heures est devenu synonyme d'agression, de viol ou de meurtre. Fermer vos portes et si quelqu'un vient vous suppliez de l'aider, baisser les lumières et plus un bruit. Cette vie, personne n'en veut et les quelques miséreux qui la subissent, sombres dans le vice et pour les autres, ils fuguent loin et ne reviennent jamais, mais tous sont condamnés à encaisser et oublier et si possible, avec le sourire. En ce jour du 15 août 1990, un événement spécial, la famille O'Connor allait avoir son deuxième enfant. Pourquoi faire un enfant dans un monde comme celui-ci ? Et surtout pourquoi en faire un deuxième ? C'était de la folie et de l'égoïsme, mais comment reprochez à une femme et son mari de vouloir des enfants ? La femme avait eu son premier enfant à dix-sept ans, une erreur de jeunesse ? Non. Elle avait rencontré l'homme de sa vie au lycée et elle était éprise d'amour pour lui. Pourtant, faire des enfants « dans le contexte actuel n'est pas raisonnable », alors en faire deux... C'est comme se mettre le couteau sous la gorge et autant investir dans les cyclamen aujourd'hui même. Sérieusement ? Détroit n'est pas une ville pour des gamins. Enfin... Le premier enfant de la famille fut un garçon, il était beau et athlétique, il était destiné à réussir dans la vie. Il avait ce charisme et cette prestance, il avait tout pour lui. Il est né est 1975. La majorité de la population blanche de la ville avait quitté la ville et le premier maire noir fut élu, la ville s'enfonçait dans sa pauvreté et cela depuis le début des années cinquante. Revenons à la famille O'Connor, la mère avait dû abandonner ses études pour éduquer son fils, elle trouva un travail de secrétaire, le genre de travail calme et éloigner de la haine qui règne dans les rues. Le père était différent, pour le bien de sa famille il avait fait des études, il était devenu architecte, mais pas seulement... De génération en génération, la famille O'Connor lutte pour le bien de l'humanité, mélodramatique et ennuyeux à souhait, ce savoir ce transmet depuis des siècles... Voilà pourquoi la famille reste dans cette ville, les O'Connor sont ici depuis toujours et ils ont des valeurs qu'ils refusent de bafouer... Le père O'Connor était très fier, extrêmement religieux et accordait une importance capitale à ses ancêtres et aux valeurs de la famille, cela le dévorait, le consumait et il finirait par se brûler. C'était pour cette raison qu'il voulait des enfants, qu'importe le prix qu'il allait devoir payer, ou que ses enfants allaient devoir payer. Il espérait un second garçon, il savait que les hommes étaient plus forts et qu'il était plus facile de conditionner un homme à la chasse. Au plus grand bonheur de la mère, il s'agissait d'une fille. Elle serait blonde, les yeux verts émeraudes et la peau claire comme du coton. Elle semblait si fragile, innocente et pourtant cette enfant allait connaître le même destin que son frère, qu'importe le sexe de l'enfant, il fallait que le tradition se perpétue. Cela était une bonne chose même si la mère refusait de l'admettre, de cette manière elle était sûre que sa fille serait en mesure de se défendre si quelqu'un venait à l'agresser en pleine rue... Son nom serait Violette, la mère de cette dernière adorait cette fleur qu'elle regardait pousser lorsqu'elle partait à la campagne avec ses parents. Son deuxième prénom sera Pandora, le père étant religieux il désirait lui donner le prénom « Marie ». La mère refusa et décida de lui donner un prénom symbolique, mais pas religieux, elle refusait de catégoriser ses enfants et croyait en le libre arbitre et la liberté de choix.  

Détroit sombrait dans le chaos, la corruption et la pauvreté, cela devenait de pire en pire. Lorsqu'elle était enfant, elle ne sortait jamais son frère, lorsqu'elle allait à l'école, c'était toujours avec son frère ou en compagnie de sa mère. La formation de chasseur commençait à l'âge de neuf ans. Lorsque Joachim - le frère de Violette - commença sa formation, elle en avait seulement quatre et elle était trop jeune pour comprendre et sa mère faisait son maximum pour protéger sa petite fille. C'est à l'âge de six que la petite fille fut diagnostiquée comme souffrant hypermnésie. Sa mère était plus développé que la moyenne. Sans pour autant être surdouée, la petite fille avait une mémoire dite photographique et retenait plus facilement les informations. Elle souffrait d'une mémoire épisodique. Elle était en effet capable de se souvenir du moindre souvenir de sa vie, de son passé et de son vécu à partir de ses six ans, cela n'avait rien d'une chance puisque cela entraînait des effets secondaires comme des maux de tête par exemple. Sa mère voulait offrir deux possibilités à ses enfants, en effet elle voulait offrir à ses enfants plus que « la chasse » et donc, elle décida avec son mari de laisser exercer une activité diverse, sportive ou artistique. Joachim décida de pratiquer de la boxe, cela fit plaisir à son père d'ailleurs, il avait tout de l'image du futur grand chasseur et il semblait prendre son pied à faire ça... Violette, elle, décida de faire du dessin, la petite parlait peu et s'exprimait énormément à travers ses dessins et avec des images. Elle était très renfermée sur elle et cela durant toute sa petite enfance, elle ne disait jamais rien et elle était juste « la petite Violette ». Celle qui ne disait jamais rien, qui n'embêtait jamais personne et qui faisait toujours plaisir à tout le monde, la petite se renferma énormément sur elle.  Alors que son frère fêtait ses quatorze ans, la petite fille eu enfant neuf ans, c'était le moment, elle allait se retrouver dans le monde des grands, les jeux étaient fais. Impossible de retourner en arrière. Elle allait devenir une chasseuse, elle allait envers et contre tous. Sa mère tomba enceinte d'un troisième enfant au même moment.    

2000, le nouveau siècle venait de commencer. Le père de Hope venait de lancer sa propre entreprise, la blonde venait d'avoir une petite sœur, sa mère était heureuse et son frère était devenu un modèle.    La jeune blonde pouvait se promener en pleine nuit sans peine, il était respecté... Non pas pour son intelligence, mais au fil du temps et pour supporter la pression familiale et pour pouvoir subvenir à ses besoins, il sombra dans la drogue. Il était un dealer, il ne consommait pas, son père lui ferait la peau si c'était le cas. Il était respecté et jamais un seul de ces ex-taulards ne toucherait la jeune fille si elle se promenait au bras de son frère. L'adolescente commençait enfin à s'exprimer, elle faisait de son mieux pour s'exprimer d'une autre manière qu'à travers la peinture. Elle essayait de s'opposer aux rêves de son père en exprimant ses envies et surtout ses envies d'ailleurs, elle ne voulait pas devenir chasseuse, elle voulait vivre sa vie et quitter cette ville. Son père refusa, la première claque fut la plus forte. Il s'excusa alors d'avoir giflée son enfant, il promit qu'il ne recommencerait pas et qu'il ne fallait surtout pas en parler sinon, les services sociaux allaient séparer la famille O'Connor et qu'ils n'avaient pas besoin de ça. Violette s'en souviendrait probablement toute sa vie, après cette gifle la jeune femme se referma sur elle, ne supportant plus d'être chez et n'étant pas libre de ses mouvements dehors puisque la ville connaissait un taux de criminalité en hausse. Elle avait quatorze ans lorsqu'elle reçut la première gifle de son père et à partir de ce moment là, ses  entraînements de chasseuse ne devenaient qu'un défouloir, elle exprimait sa colère à travers ces entraînements à l'arc. Sa mère était occupée avec sa petite sœur et elle n'avait pas le temps de s'occuper de la petite blondinette et pour ce qui est de son frère, il avait 21 ans et il était devenu un chasseur parfait aux yeux de son père. Il ne restait donc qu'elle, elle évitait son père et refusait presque d'être dans la même pièce que lui de peur d'une fois plus ne pas répondre à ses attentes et se faire frapper encore, et encore. La jeune femme connaissait Détroit par cœur, toutes les ruelles de la ville, elle était capable de retrouver son chemin n'importe où, qu'il neige ou qu'il pleuve. Sa mémoire épisodique était devenu un atout et elle s'en servait constamment, mais refusant de mettre cette mémoire au service d'un destin que son père voulait lui offrir. Malgré ce rejet pur et simple de la chasse, la jeune blonde devint une professionnel dans le tir à l'arc et même si le corps à corps n'était pas son fort, elle était parfaitement capable de se défendre et le tir était devenu une source de force et de courage, elle trouvait dans le tir à l'arc une manière de s'exprimer, elle commençait à y prendre plaisir et cela la dévorait rien que de penser que comme son frère ou son père, elle pourrait un jour tuer, sans état d'âme. Sa famille trouva enfin un équilibre et la petite fille était devenue grande, alors qu'elle fêtait ses seize ans, elle était enfin devenue quelqu'un. Elle s'exprimait, s'ouvrait au monde et aux gens, la petite et « gentille Violette » était révolue. C'était une enfant malheureuse et perdue qui était là, elle ne supportait plus cette vie, pourtant elle allait devoir vivre avec, ne pouvant se résoudre à abandonner les siens...  

Vingt-un ans, elle fêtait ses vingt-un ans demain, ce soir à minuit elle serait majeure. La jeune femme tremblait. Sa mère versait une larme en regardant sa fille debout, elle portait une veste en jeans, un débardeur blanc, un zeste de maquillage et ses cheveux blondes comme l'été étaient coiffés en queue de cheval.  Une larme coulait sur le visage de la jeune femme, ce soir serait son « accomplissement ». En effet à partir de neuf ans et cela jusqu'à la majorité, les enfants sont entraînés et lorsqu'ils fêtent leurs vingt-un ans ils doivent enfin affronter la réalité. Violette avait tentée de convaincre sa mère et elle supplia cette dernière à genoux de faire renoncer son père. Cela fut vint.  Elle regarda alors sa mère, le regardant implorant, Violette voulait faire des études d'art, quitter cette ville et enfin vivre la vie qu'elle désirait. La jeune femme avait trop peur d'une fois plus subir les pressions de son père et malgré qu'elle ne se laissait plus faire, elle en avait toujours peur, même si ce dernier consultait un psychologue pour ses crises de colères. La famille O'Connor vivait au dessus de ses moyens ces derniers temps, mais Joachim travaillait et continuait ses trafiques pour aider sa famille, même si cela n'est gère glorieux. La blonde rêvait de mieux que cette vie de merde qu'on lui imposait depuis sa plus tendre enfance, elle méritait mieux que ça, sa famille méritait mieux que ça... Son père était persuadé qu'il accomplissait un acte de bravoure inestimable, mais il se trompait. Il faisait cela au nom de quelques choses qui ne porte même pas de nom... Ses ancêtres et dieu ? Les vampires sont une erreur de la nature, une abomination selon lui. Les loups-garous ne valent rien, se sont des bêtes et des animaux. Sa conception de la vie est peut-être un peu trop simpliste et pourtant, malgré les nombreux débats lors des repas de famille, la jeune fille doit toujours s'écraser. Elle adore sa famille et pourrait mourir pour elle, elle ne supporte tout simplement plus son... Destin ?


Elle marche, arc en main, son père et son frère suivent. Elle tremble et se mords les lèvres, elle supplie le ciel, la lune ou même les étoiles de lui donner une chance de changer de vie. Il est 23H42, la famille O'Connor tourne dans les rues. Violette assiste une fois de plus à un spectacle de désolation et de médiocrité. Elle peut voir des hommes dévorés par l'alcool ou la drogue, elle peut aussi voir des femmes abandonner toute estime personnelle. Détroit était pourrie et tout le monde y survie à sa manière. Au croisement d'une rue – malheureusement – un vampire était là, en train de sucer jusqu'à la dernière goutte d'une jeune femme. Soudain Violette détourna le regard lorsqu'elle sentie son père poser une main sur son épaule lui disant clairement que se serait ce vampire et pas un autre. Son frère, lui, lui chuchotait des mots d'encouragements. Comme si cela allait l'aider ? Il ne s'agit pas d'un spectacle ou d'un cirque, mais d'une vie humaine. Elle sent une larme coulée sur son visage, sa main tremble alors qu'elle retire délicatement une flèche de son carquois pour l'installer sur la corde, elle tend la corde. Elle devrait la décocher, après cela elle serait libre, son père serait heureux, demain elle serait enfin libre de partir et de vivre sa vie. Violette avait l'esprit de famille et elle refusait d'abandonner les siens, mais elle refusait d'arracher la vie de quelqu'un, qu'il soit vampire ou humain. Elle respirait lentement, elle soufflait et inspirait, elle avait l'impression que le temps ralentissait, que sa vision se brouillait. Elle ne voyait pas le visage de ce vampire, elle savait simplement qu'une flèche induite de verveine l'empêcherait de s'enfuir et après elle devrait l'achever. La jeune femme pouvait entendre son père lui chuchoter des phrases, elle lui disait que ce vampire tuait sans cesse, qu'il devait mourir et que si Violette ne tirait pas elle serait aussi fautive que lui des morts de ses victimes. Alors des larmes continuent de couler sur son visage. La jeune femme regarde alors la scène et alors qu'elle pensait enfin tiré, le vampire se redresse et elle peut alors voir son visage, elle le connaît, elle ignore d'où, elle reconnaît juste sa silhouette, comme une ombre qu'elle aurait déjà côtoyée. Violette avait une très bonne mémoire, elle l'avait probablement croisée un soir lorsqu'elle traînait en ville. Elle laisse alors la flèche partir, cette dernière vient alors se loger dans le mur, son père dans un mouvement de violence, projette sa fille contre le mur et commence à tirer avec des armes à feu, le vampire s'enfuit et alors, la jeune femme craint le regard noir de son père.     

Violette ne regretta pas son choix. Une fois chez elle son père était dans une colère noire. Il disait qu'elle était inconsciente et que ce vampire avait tué et tuerait de nombreuses vies.    La jeune femme était en larme en rentrant chez elle, alors que son frère sortait les affaires de la voiture, Violette monta avec son père. Elle se retrouva assise dans le salon, sur le canapé alors que sa propre mère essayait de calmer son mari, tandis que sa petite sœur était partie dans sa chambre. Violette s'excusait, elle disait qu'elle ne voulait pas de cette vie et qu'elle regrettait de l'avoir déçu. Il disait qu'il était une déception et qu'elle ne ferait jamais rien de sa vie. L’engueulade dépassait les limites du raisonnable, cela était certain. Les mots dépassaient la pensée et alors que le ton montait encore et toujours, quelqu'un sonna à la porte. Aucun des trois membres de la famille présents dans le salon  avaient envisagés qu'il pouvait s'agir d'une autre personne que Joachim. Les mots du père furent claires « Tu peux rentrer ». Ce n'était pas Joachim. Alors, l'air froid et la bouche couverte de sang, se trouvait face à eux, le vampire. Violette n'avait pas osée le tuer, lui il n'hésiterait pas. Soudain, à ce moment même, Violette regretta de ne pas avoir décochée sa flèche. Le jeu dura pendant douze heures exactement. Tous, un par un, tous les membres de la famille de Violette furent torturées. Plus elle voyait le visage du vampire, plus elle croyait le connaître. Alors qu'elle était couverte de sang, qu'elle pouvait sentir le goût amer de ce dernier lui brûler la gorge, elle était en larme et son esprit était incapable de se concentrer plus de dix secondes. C'était fou, il semblait si innocent, en regardant les yeux du vampire, elle voyait un gamin et certainement pas un assassin, les apparences sont parfois trompeuses. Tous un par par un furent tués, sa sœur en première, elle avait seulement douze ans... Ensuite vint le tour de la mère, la nuque brisée. Il ne restait que les trois chasseurs confirmés. Violette supplia, elle se fichait de se rabaisser plus bas que terre si cela l'aidait à survivre. Son frère fut tué avec sa propre arme à feu. Le père, lui, immolée par le feu. Cela ressemblait à un compte gothique, la fin heureuse n'existait pas, le happy end était un fake. Violette venait de voir sa famille crever sous ses yeux. La seule raison de sa survie ? Elle se fit mordre. La seule erreur du vampire était son arrogance, se croyant supérieur, il se croyait à l’abri de la mort. Depuis toujours, Violette était dopée à la verveine, sans le savoir d'ailleurs.  La jeune femme brisa les chaînes de sa moralité et sans une once de remord, elle planta un couteau dans le cou du vampire. Néanmoins elle fut incapable de le tuer, elle était trop faible, perdue et surtout incapable de tenir une arme correctement. La jeune jeune femme s'enfuit alors, elle était libre de ses obligations et prisonnière de la culpabilité.  

Fuir comme si votre vie en dépendait. L'archère n'emporta rien, elle se mit à courir sans se retourner en larme, poursuivit et perdue, elle savait qu'elle devait courir.  Il viendrait finir le travail. Alors que la jeune femme, son visage recouvert de sang, son visage trempée par la sueur et les larmes, elle sait exactement où elle va. Elle connaît les rues par cœur, elle assiste une fois de plus à la désolation de la ville, elle voit des braquages, des putes, des alcools et évidemment des droguées. Certains se retournent sur son passage et regarde une gamine en sang courir comme si sa vie en dépendait, pourtant personne ne s'arrête. Elle veut se diriger vers l'entreprise de son père pour y récupérer les affaires de ce dernier et partir. Violette se retourne et à chaque fois elle à des images qui lui reviennent, les membres de sa famille qui sont morts. Elle s'en souviendrait toute sa vie, merci la mémoire épisodique. Elle s'arrête alors un instant et ce retourne, elle se sent suivi, il est là. Elle détourne le regard en direction d'une ruelle, cette dernière mène à une ruelle qui dégage sur l'avenue centrale et qui mène directement chez les flics. Inutile de réfléchir, il faut courir. Il s'agit d'une question de vie ou de mort. Elle connaît ces petites rues comme sa poche, elle arrive finalement devant le commissariat, elle  se dirige alors vers ses derniers, elle restera une heure dans la salle d'attente avant de finalement reprendre la fuite, se faisait passer pour une gamine fugueuse. Elle se mit à courir en direction de l'entreprise de son père.


La voilà sur place, elle fracasse la vitre de la porte d'entrée, une effraction de plus ou de moins, elle désactive l'alarme et se dirige vers le bureau de son père. Elle attrape les clés de sa voiture de fonction, un vieux 4X4 qui est bon pour la casse, il avait beau être le patron, il refusait d'investir dans une voiture qui risquait d'être volée deux jours plus tard... Elle se servit également dans le coffre fort de son père, personne n'allait s'en servir de toute manière. Sur le bureau se trouvait une photo de toute sa famille. Elle brisa alors le cadre pour plier la photo qu'elle glissa dans la poche de sa veste, enfin la veste de son père... Elle claque alors la porte en sortant et se dirige vers le premier magasin de nuit ouvert, quelques commerçant ouvre encore après minuit, généralement, ils ont les voyous dans la poche.


Elle pousse la porte du bar, elle sort d'une supérette. Il y a quelques paumés, mais rien de bien méchant. Ils y a les infos de nuit et le barmaid semble désespéré. La jeune fille sourit avant de violemment pousser la porte des toilettes. Elle ne prête même pas attention si le gérant lui dit qu'il faut consommer. Elle ferme à clé, se place devant un miroir. Elle sort alors une serviette neuve qu'elle humidifie avant de la passer sur son visage, elle aura probablement quelques bleus et des égratignures durant un temps, au moins elle est vivante. Elle se regarde dans la glace et alors qu'elle à enfin le temps de se poser – juste un instant – elle comprend que sa famille est morte et cela uniquement par sa faute. Elle essuie ses larmes et sort alors une teinture de son sac, elle avait eu cela comme un premier réflexe, lorsqu'elle avait envisagée de partir pour vivre sa vie, elle avait planifiée sa fuite... Elle restera alors une heure dans les toilettes pour finalement lever les yeux et se voir en face, pleine de rage et d'amertume. Elle essuie ses larmes et sort donc des toilettes avec un autre visage. Elle peut alors voir le regard suspect du barmaid, mais celui-ci se retourne direct pour regarder l'écran de télévision. En direct, la jeune femme peut voir la police chez elle en train de hurler au retour d'un sérial killer... Elle baisse le regard et quitte le bar.      

Lorsque vous assistez en direct à la mort de vos parents, vous ne pouvez que vous demandez : Pourquoi ? Violette se posait constamment cette question et alors qu'elle avait supportée le meurtre de sa famille en direct, elle observait  depuis sa voiture l'enterrement de ces derniers, comme une pestiférée. Elle avait peur, peur de franchir le pas du cimetière et de se décomposer devant les quatre tombes. Elle est portée disparue, certains disent qu'elle serait la tueuse, d'autre qu'elle est retenue en otage et d'autres disent rien du tout, mais il n'en pensent pas moins. L'enterrement est modeste, la famille est répartie partout dans les Etats-Unis et personne n'a le temps – ni l'argent ou même l'envie – de venir jusqu'à Détroit pour un vulgaire enterrement. Seule la famille extrêmement proche – d'un point de vu du sang et de la géographie – a fait le déplacement. La jeune femme observe alors les gens quitter l'église. La jeune femme sort de sa voiture pour mettre les pieds dans cet endroit qu'elle n'affectionne gère. Même la religion semble bafouée, l'église semble triste et le prêtre semble faible et fatigué. La jeune femme s'approche de la chapelle qui trône au centre, elle s'avance au centre. Elle regarde alors la statue de jésus, enfin pas la statue. L'espèce de représentation ? La religion est un monde que Violette n'affectionne pas, elle pense que si dieu existait, il ferait bien de se pendre. Elle sent alors la douce voix du prêtre lui demander si elle va bien. La réponse se fait entendre « Non et ça n'ira plus jamais bien. » Elle quittera alors l'église pour suivre le cortège jusqu'au cimetière. Ou elle dira un dernier adieu à cette famille qu'elle affectionnait et détestait tant. Elle laissa le cortège partir, analysant et épiant chacun des membres présents. Le meurtrier n'était pas là et cela était évident non ? Il ne s'agit pas d'une série policière à deux balles qui passe sur ABC le mardi soir.  Elle savait qu'il ne viendrait pas et qu'il continuerait à vivre sa vie. Violette, elle n'oubliera jamais les derniers mots, les derniers sourires et les derniers pleurent des êtres qu'elle aimait plus que tout au monde. Pleurant une dernière fois sur la mort de ses parents, se jurant une chose : Il va crever et même si elle doit y passer sa vie, le vampire à l'origine de ce massacre, crèvera. Sa culpabilité allait se transformer en rage, son chagrin allait devenir haine.   

Que feriez vous ? Que feriez vous si votre famille était morte par votre faute sous vos yeux ? Que feriez-vous si votre esprit était incapable d'effacer une seule image et que c'était comme des photographies que vous gardiez constamment en mémoire. Et bien comme tout le monde, vous chercheriez à obtenir l'absolution ? Vous voudriez trouver la force de revivre et de commencer un renouveau. Violette avait enfin le choix, elle était libre de quitter cette ville, elle n'avait plus rien ici. La jeune femme était toujours portée disparue et personne ne cherchait la jeune femme, un drame comme celui du massacre d'une famille n'était certes pas commun, mais il restait oubliable. Elle ne fut sous le feu des projecteurs qu'un instant. Avec l'argent de son père, elle pouvait partir loin d'ici, commencer une nouvelle vie ailleurs. Elle pouvait continuer ses études d'arts librement et abandonné la chance, c'était la solution la plus difficile, oui, être heureux est mille fois plus dur que d'être malheureux, car le malheureux ignore son malheur. Violette décida de résister et de laisser s'exprimer sa colère, elle n'allait peut-être jamais retrouver l'enfoiré qui avait tué sa famille, mais au moins, en tuant des vampires, elle serait soulagée, rien qu'un instant. Elle succomba aux vices de cette ville, tout le monde est condamné à vivre malheureux, le bonheur n'existe pas et la brune commençait enfin à s'y faire. Le premier meurtre fut le plus dur, elle venait d'arracher une vie et toute sa vie elle se souviendrait du visage de ce vampire et des 65 autres qu'elle avait tuée... Violette était devenue comme toutes ces gamines des quartiers chauds : elle avait abandonnée ses études, était toute seule, elle buvait pour tenir debout et lorsqu'elle ne tenait plus debout, elle consommait des produits illicites, le vice était devenu le compagnons de jeu de Violette. Elle se fichait de vivre ou de mourir, elle noyait son chagrin dans la boisson et faisait de son mieux pour oublier. Puis finalement après six mois de lutte pour se venger, elle craqua et dans un élan de désespoir elle se rendit de son propre chef dans un centre de désintoxication. C'est la seule chose dont elle ne se souvient pas dans sa vie, comment elle avait finit dans cet endroit, qui l'avait déposée sur le seuil du centre ? Elle ne le saurait jamais puisqu'elle était défoncée, abandonnée et elle c'était retrouvée dépassée par ses vices. La personne qui était à l'origine de son « internement » ne se présenta jamais, il ou elle était son sauveur. Détroit était une ville étrange, parfois les surprises sont de tailles.    

Le pire dans les centres dans des villes comme Détroit ce n'est pas le manque de musique qui berce vos oreilles pour vous endormir ou lorsque vous êtes seuls. Ce n'est pas non plus le manque de conversation ou le contact avec la chaleur humaine. Et ce n'est pas non plus la nourriture des fast-food – enfin si un peu – qui effleure votre langue. Certains diront que le plus difficile dans un centre de désintoxication c'est le silence et le blanc qui semble envahir l'endroit de pas ses plafonds, ses murs et ses sols d'une blancheur éclatante qui est parfois tâché par quelques gouttes de sang, les suicidaires trouvent toujours un truc pour se couper les veines, parait-il. Pour certains c'est les bruits d'une jeune fille anorexique qui tente de se faire vomir avant que le gardien ne débarque dans sa chambre pour lui donner un sédatif. Qu'importe ce qui vous répugne le plus dans cet endroit, vous trouvez toujours une chose qui vous fera détester ce lieu.  Le centre pour « jeunes à problèmes » dans lequel se trouvait Violette n'avait rien de glorieux, la ville connaît un taux de criminalité en légère baisse, mais cela ne saurait durer. Pour Violette, le pire dans ce centre, c'était les souvenirs. A mesure qu'elle se purifiait et que le manque se faisait sentir, tous les souvenirs qu'elle avait refoulée avec l'alcool, sont revenus comme une claque dans la gueule. Au début elle était incapable de tenir debout, personne n'est jamais venu lui rendre visite, ou alors n'en garde pas un seul souvenir ? Cela est difficile à envisager, elle s'en souviendrait. Au début, le manque est plus fort que tout, elle tenta de soudoyer les gardiens, pour une dose, juste une. Ensuite lorsque le désespoir passa, débuta l'étape de la colère. La pire de toute, elle hurlait constamment et elle était violente, elle faillit s'échapper une fois avant de finalement s’effondrer de fatigue. Elle avait l'impression d'être dans un asile, incapable de faire la différence entre et le réel et l'imaginaire. Incapable de faire la différence entre le bien et le mal, le vrai et le faux. La colère passa et laissa place au chagrin, un chagrin infini qui signifiait enfin une chose : elle irait mieux.


Lorsqu'elle fut enfin libre de partir et de reprendre sa vie, une seule question obséda la jeune femme : et maintenant ? Elle ignorait toujours qui était son bienfaiteur et elle ne pourrait probablement jamais le connaître. Alors que la jeune femme signait les derniers papiers pour sortir que le docteur l’enlaça une dernière phrase dans l'espoir de « ne plus jamais revoir son sourire dans un endroit comme celui-ci », elle quitta ce dernier pour se diriger vers la secrétaire qui l'attendait avec un grand sourire, elle lui donna alors ses affaires et lui proposa de se rendre une dernière fois dans sa chambre, pour faire un bilan émotionnel. Elle accepta, elle se promena pour la première fois seule dans ces couloirs qu'elle avait longtemps détestée, pendant six mois pour être exact, son calvaire fut aussi long que sa période de débauche... Elle poussa délicatement la porte et regarda cette pièce parfaitement propre. Une seule chose était différente, sur la table de chevet se trouvait un bouquet de violettes, difficile de ne pas faire le rapprochement, même un crétin remarquait le clin d’œil. Sur ce bouquet se trouvait une carte avec pour citation « la simplicité et la pudeur ». C'était le symbole de cette fleur, qu'importe qui était l'auteur de ce cadeau, l'archère se demandait si elle devait se réjouir ou avoir froid dans le dos. Elle s'empara du bouquet et quitta cet endroit.

Elle avait 22 ans, elle était enfin libre de quitter cette ville, partir loin et oublier. Elle avait l'intention de quitter cet endroit. Alors, en montant au volant de son 4X4 elle fit un léger détour, le soleil était haut dans le ciel, un ciel bleu et dégagé. Cela pourrait presque donner un cadre utopique à cette ville, si on regarde que le ciel... Elle freina brusquement devant le cimetière, elle sortie de sa voiture, pour voir, une dernière fois, sa famille. La culpabilité était toujours là et les besoins de vengeance ne sont pas loin, mais Violette veut d'abord se reconstruire et après, elle vengera les siens. Elle désespère alors en voyant les quatre tombes vident, personne ne vient dans les cimetières, sauf les droguées et ils ne se donnent même plus la peine de le faire durant la nuit. La jeune femme repart alors en direction de sa voiture, attrape le bouquet de Violette et laisse deux fleurs sur toutes les tombes. Cela serait son cadeau d'adieu. La jeune femme ne s'attardera pas et quittera alors le cimetière, une bonne fois pour toute, elle n'oublierait pas les siens, puisqu'elle est incapable d'oublier le moindre souvenir. Elle démarre alors sa voiture et commence à rouler, lentement, dans les rues de Détroit. La ville paraît presque « normale », mais à chaque ruelle, face à chaque visage qu'elle croise, Violette voit d'autres souvenirs, des moments ou les démons sortent du placard. Cette femme qui traverse le passage piéton avec son tailleur et ses talons aiguilles, elle consomme de la drogue, chaque fin de semaine elle voyait son dealer. Et cette homme là, avec ses trois enfants et sa femme, il va voir une pute, elle s’appelle Brandy d'ailleurs. Qu'importe le masque que ces gens portent, la nuit tombée, bas les masques et ils laissent leur véritable nature s'exprimer, c'est le jeu. Elle accélère en voyant le panneau barré « Détroit ».    

Elle était enfin loin de sa ville natale, le premier désir de la jeune femme était de retrouvée sa famille proche.  Ses grands parents par exemple, ils vivaient loin, mais elle avait besoin d'un nouveau départ et pour cela, elle devait poser ses valises. Elle resta presque une année entière avec eux, n'ayant foncièrement pas l'esprit de famille, elle avait juste besoin de reprendre le dessus. La brune - qui devenait des fois blonde en fonction des envies -  savait enfin qui elle était. Elle n'était pas juste une chasseuse qui désirait de devenir une artiste, elle était les deux. Violette avait ça dans le sang et jamais elle n'irait contre ça, mais elle voulait se battre pour ses convictions et non pas pour le plaisir de tuer. Elle décida de reprendre sérieusement l'art, elle se lança dans des études de design et d'infographie, bien que sa passion première restait le dessin et rien de plus. Elle se fit également tatouée une hirondelle prenant son envol dans le haut du dos, pour symboliser son nouveau départ... Sa nouvelle vie et ses nouveaux rêves. Qui était-elle maintenant ? Une chose est sûre, elle refusait de souffrir, elle faisait de son mieux pour se protéger et même si pour cela elle devait se retrouver toute seule, la solitude n'avait pas que des défauts.  La jeune femme voulait être elle, mais la peur de souffrir était trop présente... Elle décida de prendre son envol – réellement – en quittant ses grands parents, elle avait retrouvée un équilibre et elle voulait être indépendante, c'était un nouveau départ, le bon cette fois.      

 Twin Cover, une petite ville perdue. Loin de tout et de n'importe quoi ? C'était le parfait endroit pour repartir à zéro.     La grand mère de Violette passait ses été en colonie lorsqu'elle était petite et elle pensait que cela ferait du bien à la jeune femme de se couper du monde, de s'éloigner des grandes villes et ça ne serait jamais pire que Détroit de toute manière. Lui disant de ne surtout pas s'inquiéter et qu'elle donnerait des nouvelles, la jeune O'Connor décida de suivre les conseils de sa grand-mère maternel. Elle ne savait pas si cela était une bonne idée, mais une ville ou une autre ? Violette avait très peu d'affaire, elle avait son arc, la photo de sa famille, ses affaires de dessin et quelques vêtements. Elle venait les mains dans les poches d'une certaine manière. Elle est dans cette ville depuis seulement quelques temps, commençant seulement à s'habituer à la vie qu'est devenue la sienne...