Elle avait la fâcheuse manie de rire tout le temps, de ce rire qui vous fait tomber amoureux. Elle mettait de la joie dans mon cœur aigri, c'était la seule à pouvoir me libérer de ce fardeau. Ses boucles blondes tombée avec élégance sur ses fines épaules pâles. Elle était de toute beauté et bientôt elle serait ma femme. J'aimerais partager la joie dont elle m'emplit, que les gens sachent à quel point cette femme était merveilleuse. J'espère sincèrement que notre enfant aura son sourire. Je...

Voilà tout ce qu'il me reste de mes parents, une page de journal déchiré, c'est tout ce que j'ai. J'ai été adopté quand je n'étais encore qu'un tout bébé par les Collins. Ce sont des gens tout ce qu'il y a de plus normaux et même si je les ai considérés toute mon enfance comme mes parents et que je continue encore, une partie de moi sait que mes vrais parents sont ailleurs, quelque part. Peut-être sont-ils morts... Tellement de questions s'entremêlent dans mon cerveau et le plus frustrant c'est de ne pouvoir donner réponses à aucune d'elles. Mes parents adoptifs ne m'ont révélé que très tard la vérité. J'avais 18 ans, et pendant quelques semaines j'ai été très froide avec eux, je leur en voulait, c'était compréhensible. Comment réagiriez-vous si la conception de votre vie s'écroulait en un instant pour changer radicalement. Cependant je n'ai pas eu une enfance malheureuse, pas du tout même.J'ai grandi dans un foyer chaleureux et animé, j'ai toujours été la prunelle des yeux de mes parents, la petite princesse, le trésor. J'étais chérie et aimé et ça je leur en serai éternellement reconnaissante. Je crois même avoir hérité du sourire de ma mère biologique... Ce sourire si important... J'étais une petite fille épanouie aux longs cheveux blonds. Très vite je me suis passionnée pour les animaux jusqu'à faire des études de vétérinaires. Je m'investis vraiment beaucoup dans ces études et j'ai même pris un travail étudiant au zoo pour mettre en pratique. J'ai bien une autre grande passion mais celle là est restée plutôt secrète. Je suis une musicienne dans l'âme, je joue de la guitare aussi bien électrique, qu’acoustique et j'utilise ma propre voix pour m'accompagner. Dans ces moments là, je me libère, je deviens quelqu'un d'autre, je m'éclate vraiment, il n'y a plus de barrières de l'apparence, rien que le son des notes et le rythme dans mes doigts. Pour l'instant je crois que les seules personnes m'ayant entendu sont mes parents.
Au lycée, je faisais partie des filles assez populaires, j'étais dans l'équipe des pompom girls et j'adorais ça. Les gens se demandaient où je puisais mon énergie. Pourtant malgré cela, je restais une fille assez discrète, je me fondais dans la masse et rien ne me rendait plus heureuse. J'ai eu une période où j'enchaînais les expériences, les copains, l'ivresse, les sensations fortes... Mais il y a toujours un jour où tout bascule.

La fin de l'été se profilait à l'horizon où l'on distinguait déjà les longs jours de classe. La rentrée. C'était un jour que j'aimais particulièrement et je m'y préparais au moins une semaine à l'avance. J'aimais cette sorte d'adrénaline qu'elle engendrait. Pouvoir faire peau neuve, se débarrasser de l'année précédente pour en commencer une nouvelle, retrouver ses amis, se demander avec qui on pourra tomber, qu'es-ce qui nous attends. La tenue était l'élément clé, la première impression est toujours la bonne et je n'allais pas rater l'occasion si un nouveau sexy débarquait. Pourtant ce matin ça n'allait pas, le soleil était bien trop haut dans le ciel quand j'ouvrais les yeux. Mon réveil... Merde ! J'avais oublier mon réveil ! Je pestais contre moi même en sautant du lit d'un bond, manquant de m'étaler contre le parquet de ma chambre. Je filai à la salle de bain me préparer, en vitesse mais pas trop. Et moi qui voulait que tout soit parfait... Une fois de retour dans ma chambre je me mis en quête de ma tenue. Après dix minutes de recherche je n'avais toujours pas mis la main dessus, moi qui était si méticuleuse je ne comprenais pas. Mes nerfs commençaient vraiment à bouillir. J'allais être en retard et je détestais ça, surtout un premier jour. Je me retournai et jetai un coup d'oeil inattentif dans le miroir, mes yeux se posèrent dessus et je  hurlai. « Mon Dieu !!  Mais qu'est-ce que c'est que ça ? » Mes cheveux s'étaient soudain hérissé sur mon crâne inexplicablement. J'entendis les pas furtifs et pressés de mon père dans l'escalier. « Primrose qu'est-ce qui se passe ? » Il semblait anxieux, mon cri avait dû l'inquiéter et il y avait de quoi. Avant qu eje puisse répondre quoi que ce soit ou même me cacher mon père avait fait irruption dans la pièce et semblait moins surpris que moi. Il passa une main dans ses cheveux nerveusement. « Ah ça... » Comment ça « ça » ? ! « Ecoute ma chérie on ne t'en as pas parlé plus tôt parce qu'on ne savait pas quelle aurait été ta réaction, d'ailleurs j'ai toujours peur. Allez viens t'asseoir à côté de moi. » Je le regardai d'un air perplexe, mais qu'est-ce qu'il racontait, qu'est-ce qu'ils avaient encore pu me cacher ? « Voilà, ma Rose, tu es une sorcière.Je sais ce que tu penses attends avant de t'emporter, tu vas me dire que ça n'existe pas mais moi aussi au début je n 'y croyais pas, mais il y a beaucoup de choses qui nous dépasse je te l'assure et il est temps que tu t'y prépare. » Je le fixai avec de grands yeux avant de pouffer de rire. « Bon Papa j'apprécie ton humour hein tu le sais mais là c'est la rentrée et je vais être en retard, tu n'as qu'à faire ta blague à maman ! Bisous à ce soir ! » Pff une sorcière, et puis quoi encore. Heureusement je n'avais pas trop de retard au lycée et j'avais pu prendre le temps d'observer les nouvelles têtes. Il y en a une qui m'a particulièrement marqué, le nouveau proviseur, il était étrangement charismatique et mystérieux à la fois. Il m'intriguait et pourtant quelque chose me disait qu'il valait mieux se tenir éloignée. Ce sentiment était vraiment très puissant, comme un instinct de survie, comme si quelque chose était différent chez lui. Je décidai d'écouter mon instinct qui ressemblait plus à quelque chose de...magique ?
Et si mon père ne m'avait pas fait une blague ? Si c'était réel ? Mon monde se voyait chambouler encore une fois et je dus prendre sur moi toute la journée pour pouvoir rentrer et avoir des explications.
Finalement après des heures de discussion mes parents me firent une énième révélation, comme si m'avoir avoué le fait que j'avais été adopté quelques années auparavant ne suffisait pas, maintenant j'étais aussi une sorcière et nous étions entourés de créatures surnaturelles dangereuses. Au début j'étais plutôt sceptique, mais en y réfléchissant, tous ces meurtres, ces disparitions avaient enfin un sens. Mon père faisait partie d'une famille de chasseur, c'est pourquoi il savait tout ça. « Nous ne savons pas grand chose sur tes parents biologiques Rose, seulement que ta mère et ton père étaient eux aussi des sorciers assez puissants et surtout qu'ils t'aimaient. » C'était dur à avaler, trop d'informations bluffantes à la fois. Ce soir là je suis allé dormir sans manger, demandant au sommeil de m'aider à encaisser.
Mon père fût celui qui m'entraîna et m'aida le plus à maîtriser ces pouvoirs qui étaient apparus chez moi. C'était comme un mentor, un entraîneur, et il se débrouillait extrêmement bien. A croire qu'il avait vécu dans une famille de sorcier, ce qui n'était pourtant pas le cas...
A l'heure d'aujourd'hui, quelques années après, je maîtrise presque parfaitement mes pouvoirs et j'y prends plaisir. J'ai appris à être fière de ce que j'étais et à me servir de ce don pour le bien des autres et de moi-même.

Mes dernières années lycée se déroulèrent plus ou moins bien. Je tentai tant bien que mal de m'intégrer tout en agissant le plus normalement possible. Cacher mes pouvoirs n'était pas toujours faciles et j'ai dû me frotter à des créatures peu aimables, comme ces vampires, je ne les aimes vraiment pas ceux là. Mais j'ai du apprendre à me défendre contre ces buveurs de sang, ces loups hurlant à la lune. J'avoue que j'avais un avis assez arrêté sur tous ces gens, pour moi ce n'était que des assassins assoiffés et sans cœur qui tuaient sans compter, enfin, jusqu'à ce qu'un des leurs devienne mon meilleur ami... J'étais déjà entré à la fac et je menais une vie presque normale. Je m'étais rendu à une soirée, de celle où vous finissez par vous oublier vous mêmes tellement vous avez bu. J'avoue que j'étais un peu ivre et j'ai eu l'idée de m'aventurer seule dans la forêt pour « explorer » dirais-je. Seulement à Twin Cover, nuit et solitude ne font pas bon ménage. J'échappai un cri aigu et douloureux en sentant mon corps projeté contre un arbre. « Aaaïe ! Mais qu'est-ce que ?! » Je frottai ma tête douloureuse et c'est là que je vis ses yeux, défigurés par la soif, inhumain... Je garderai toujours cette image en tête. Ce soir là, j'avais signé mon arrêt de mort, j'en étais persuadée et pourtant sans comprendre, en l'espace d'un instant, mon agresseur gisait sur le sol, inerte. Je n'osai relever la tête pour voir ce qui m'attendait. « Apprends les bonnes manières avec les demoiselles toi ! Enfin...là c'est un peu tard, tant pis. » Est-ce que cette personne m'aurait sauvé ou ? Je tentai tant bien que mal de me relever tandis que cet homme intervint pour m'aider à une vitesse impensable. « Tu, tu es toi aussi ? Un vampire ? » Ma respiration se faisait haletante et je reculai apeurée., j'étais prête à me défendre. « Hey ! Calme toi ! Tout va bien maintenant, ne t'en fais pas, je ne te veux aucun mal, je suis...différent. » Il me gratifia d'un sourire et un sentiment étrange parcourus mon corps. Pour la première fois, je sentais un vampire sincère, est-ce qu'il était vraiment différent alors... Mais je ne pouvais m'empêcher d'être sur la défensive. « Heum.. M..Merci pour, pour m'avoir sauvé. Je devrais rentrer. » Ce soir là cet homme m'a raccompagné chez moi et je pensais ne plus jamais le revoir. Pourtant le lendemain matin, après une nuit difficile et douloureuse, il était sur le perron. Je descendis en courant dans les escaliers. « Mamaaan ! Ne le laisse pas... Rentrer.. » Ma mère me regarda avec des yeux perplexes. « Rose ma chérie ce jeune homme me dit qu'il a besoin de te voir, c'est ton ami non ? » Je tâchai de ne rien laisser entrevoir et souris. « Oui.. Oui maman c'est mon, mon ami. » Je le pris par la main et le fît monter rapidement, une fois dans ma chambre je fermai la porte brutalement. « Qu'est-ce que tu fiches encore là ? T'es là pour me menacer ? Me tuer parce que j'en ai trop vu ? » Il me regarda et semblait amusé. « Heum non, c'est bien plus simple, je suis juste venu voir comment tu allais. Il me semble que tu t'es blessée hier soir.  Au fait, je m'appelle Ianov enchanté.» Je restai bouche bée, mais c'était qui ce type...
Vous savez ce qui est drôle, c'est que maintenant Ianov et moi sommes soudés comme les doigts de la main jusqu'à vivre ensemble. Moi qui m'étais juré de ne pas m'approcher des vampires, c'était plutôt loupé. Mais Ian était différent, au cours du temps j'ai appris à le connaître et c'est le plus humain que je connaisse. Il ne se nourrit pas de sang humain mais exclusivement d'animaux, ce n'est pas un tueur. Je ne saurais pas l'expliquer mais au fil du temps nous nous sommes rapprochés jusqu'à devenir inséparables.  

Malheureusement il y en a qui vous rappelle que votre vie n'est pas rose... Mon plus gros problème depuis quelques temps, c'était Andréas. Vous vous rappelez le mystérieux nouveau proviseur du lycée ? Eh bien le voilà. Mon instinct s'était révéler juste, ne surtout pas s'approcher de cet homme. Seulement c'est lui qui est venu à moi et je ne sais plus comment sortir de ses griffes. Tout a vraiment commencé après que j'ai quitté le lycée. J'entrai enfin à la fac pour faire mes études de vétérinaire et tout aller pour le mieux. Jusqu'à ce que des choses bizarres se produisent, cet homme qui me traquait le soir quand je rentrais chez moi. Cette homme c'était Andréas. Et un jour il m'est tombé dessus. Je me rappelle encore, c'était un soir d'hiver et la neige tombait, j'avais dû utiliser mes pouvoirs pour réchauffer mon propre corps . L'allée était calme et je marchais pensivement quand quelque chose me plaqua violemment contre un mur. « Chuut ! Crie pas joli cœur. Tu ne te souviens pas de moi ? » Je baissai les yeux, prête à contre attaqué quand je vis son visage. « Monsieur le proviseur ? Mais qu'est-ce que vous faites ? » Il se mit à rire et m'attrapa la gorge. Je trépignai. « Ne fais pas l'innocente, tu crois peut-être que je suis dupe !Dis moi où ils sont !» Dupe ? Mais où voulait-il en venir bon sang. «Mais de quoi vous parlez ? Je ne comprends pas ! » Il s'arrêta un instant, relâchant progressivement son emprise sur moi, il semblait perdu. « Alors tu ne sais pas... C'est bon pour cette fois mais toi et moi c'est pas fini mon chou, loin de là ! » Il me gratifia d'un sourire vicieux avant de disparaître dans l'obscurité me laissant esseulé et la gorge en feu. Un vampire ?
Malheureusement comme il m'avait prévenue, ce ne fût pas la seule fois que je croisai la route d'Andréas. C'était un vieux vampire et il connaissait mes parents, apparemment ils lui avaient fait quelque chose, seulement il ne voulait rien me dire et si j'avais le malheur de poser trop de questions je le payais. Mais bizarrement Andréas n'était pas toujours froid et violent envers moi, c'était un homme plutôt lunatique et assez étrange, je n'arrivais pas à le cerner. Mais il m'avait dans ses griffes depuis plusieurs mois maintenant. Je n'osai pas trop en parler à Ianov même s'il se doutait que quelque chose clocher, il s'en rendrait compte bien assez tôt. J'ai peur qu'il tente de me défendre, Andréas me fait peur et je ne voudrais pas qu'il blesse Ian. Bizarrement je ne voulais qu'aucun des deux soit blessés... Pourtant je détestais inconditionnellement Andréas... Il était abjecte avec moi, possessif et menaçant. Un peu comme un mac...
Andréas avait pris le poste de proviseur uniquement pour me surveiller et maintenant il traîne autour de l'université assez souvent. Il me force à faire son sale boulot, il a deviné immédiatement pour mes pouvoirs, enfin deviner... Il semble en savoir plus sur moi que je n'en sais moi-même... On dit qu'un vampire a toujours besoin d'une sorcière mais moi je n'avais vraiment pas besoin de ça. J'ai essayé de stopper pourtant, en vain...
« Ça suffit ! » Il me lança son regard amusé. « Pardon ? » Je serrai les poings. « J'ai dit ça suffit tu as bien entendu ! J'en ai marre de tes petits jeux et d'être ton chien, j'arrête ! » Je ne pouvais empêcher mon corps de trembler, il m'en avait fallu de la volonté pour sortir ces mots de ma bouche. J'avais vraiment la volonté d'arrêter, mais il savait appuyer là ou ça faisait mal, que ce soit physique ou moral... Il se leva et s'approcha de moi le visage changé et les crocs acérés. « Peut-être que tu reconsidéreras tes paroles en tant que vampire ? » Allez Rose, tu as peur mais ne te laisse pas intimider. « Tu ne le ferais pas, alors vas-y hein ! Fais le ! Transforme moi si tu en as si envie ! Je sais que tu ne le fera pas, ce que tu aimes chez moi c'est ma fragilité humaine, ma joie de vivre, dis le ! » Les mots étaient sortis tout seul, je savais qu'Andréas ne faisait pas que se servir de moi,sinon pourquoi m'avoir pris moi et pas une autre, pourquoi ne pas changer, pourquoi ne pas m'avoir tué après m'avoir utilisé ? Ce fût au tour de ses poings de se serrer tandis que son visage reprenait forme normale. Il s'approcha de moi et je reculai mais il m'empoigna le bras et passa sa main sur ma joue. « Ma jolie Rose rouge, tu finiras bien par rentrer tes épines crois moi. Tu ne voudrais quand même pas que tes petits parents disparaissent ? Enfin tu aurais toujours les autres, ah non... Ils t'ont abandonnés pardon ! » Je serrai les dents et ravalai mes larmes difficilement. Pourquoi cet homme en avait-il autant après moi, et pourquoi passait-il de la douceur à la violence en un claquement de doigt !
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