Léo E. Hawkins & Eleanor C. Kitsyne

Seriously who wanna shoot me ?

Alors que je ne savais pas trop quoi faire du projectile, je le tourne et retourne entre mes doigts. C’est presque comme les flèches que l’on utiliserait avec un arc mais en plus court. Un arc sera sans doute moins précis que ce genre d’armes-ci mais je n’y connais pas grand-chose. Je le vois se retourner, c’est vrai que je n’ai pas pensé qu’il ne regardait pas par là et qu’il ne savait donc pas de quoi je parlais. Je suis son regard vers le pan de mur et sourit, me dirigeant là-bas pour glisser l’objet dans un carquois. Je grimace néanmoins à sa remarque : c’est une blague ? Je ne suis pas sûre mais s’il dit ça sérieusement il a omis certains petits détails. Lui il a l’habitude de chasser donc forcément il est habitué mais moi j’ai déjà j’ai des bras peu musclés, je ne sais absolument pas comment ça fonctionne et en plus, je pourrais être plus un danger qu’autre chose. Récupérant un élastique qui se trouvait autour de mon poignet, je me fais une queue de cheval et lui répond doucement.

- Ton idée n’est pas mauvaise mais je ne sais pas me servir de ça. Je n’y connais rien et je n’ai pas envie de devenir un danger potentiel. On ne chasse pas dans les grandes villes : le contact avec la nature, ce sont les jardins publics donc rien de bien sauvage.

C’est le grand défaut des villes importantes, elles évincent totalement la place de la nature dans notre vie et elles piétinent les habitats des animaux mais certains progrès sont parfois fais pour apporter un peu de verdure dans des lieux trop humanisés. J’aime les grandes villes mais parce qu’elles sont pratiques pour trouver tout ce qu’on cherche, parce qu’elles sont dynamiques mais elles n’ont pas de charmes. Elles sont trop stigmatisées par les normes de notre société, c’est pour cette raison que voir du paysage m’a toujours semblé être un projet à envisager mais peut-être que ce n’était pas le bon moment pour partir et j’aurais aimé découvrir des villes comme Twin Cover et de pouvoir en profiter. Pas de m’y retrouver comme ça sans raisons et devoir désormais fouiller l’endroit pour retrouver Kathleen. Devoir sortir des sentiers de terre de la forêt pour apprendre que celle-ci est parcourue d’animaux sauvages, franchement ce n’est pas la meilleur découverte que j’ai pu faire. Et ça doit se voir que je n’ai pas pour coutume de sortir beaucoup de la ville, est-ce que c’est pour cette raison que les gens n’ont pas voulu m’aider ? Parce que nous sommes deux « gamines » totalement étrangère à cette ville. Bien sûr que non, ce serait injuste et bête come réaction. Je devrais arrêter de penser à ce genre de choses. Kat fait bien plus fille de ville que moi et pourtant c’est celle de nous deux qui se passionne le plus pour la nature. Au départ, elle comptait être vétérinaire mais l’idée de devoir ôter la vie des animaux, ce n’était tout simplement pas envisageable à ses yeux, même pour les soulager donc elle a changé de voie. Cette fille est complètement gaga avec les animaux. Une fois, elle m’a mis un lapin dans les bras en prétextant qu’il voulait me faire un câlin. Avoir une petite bête dans mes bras ça m’a surpris, j’avais tellement peur de mal le tenir, de le faire tomber par terre. En fait, que ce soit avec la nature ou bien avec les autres, c’est grâce à Kat que j’ai appris à voir mes erreurs. Elle accepte les gens comme ils sont et elle voit toujours le bon en eux, quitte à se faire avoir. Moi, je fais des efforts. Combien de fois a-t-elle insisté pour que je me lie d’amitié avec des gens qu’elle connaissait et trouvait sympa ! Sauf qu’elle aime tout le monde et surtout n’importe qui. J’ai dit que je ferais de mon mieux et je pense que je me débrouille bien mieux qu’avant. Elle avait raison, on gagne bien plus qu’on ne perd. Je fais de mon mieux comme maintenant. Je vais vers la cuisine. Curieuse, comme toujours. Je ne peux pas m’empêcher ce genre de comportement, penchant la tête sur le côté je m’aperçois qu’il vient d’éplucher des pommes de terre et quand il se tourne vers moi, j’ai l’air d’une enfant prise sur le fait. Je croise son regard et le fixe avec un grand sourire. J’ai toujours ce réflexe de répondre à ce genre de regard sans me défiler, là par amusement mais quand quelqu’un me tient tête, je le fais également. Je suis gentille mais je ne me laisse pas écraser.

- Quitte à paraître impolie monsieur le chasseur, je commence un peu à avoir faim donc j’oserais, je crois.

Je pris le parti ensuite de lui demander si cela ne le dérangeais pas si je l’avais dessiné. Certaines personnes n’apprécient pas de servir de modèles et je comprends parfaitement ce point de vue mais comme j’ai croqué spontanément pour me détendre tout à l’heure, je n’ai même pas pris la peine de lui demandé si je pouvais et ce n’est pas dans mes habitudes alors j’attends une réponse de sa part. Je le vois hésiter à me répondre. Tiens donc, ce jeune homme est vraiment aussi curieux que je peux l’être sauf qu’il n’assume pas vraiment. Je ne suis pas fâchée, je l’aurais été s’il avait fouillé dans mon sac par exemple mais là, c’est moi qui lui ai montré mon carnet tout à l’heure. Et encore je ne me fâche pas pour si peu donc disons plutôt gênée. Pas de raison de se sentir si coupable, il faut qu’il déstresse un peu mais c’est tellement amusant que je fais mine d’être vexée par son geste et même légèrement fâchée pendant quelque temps avant de retourner vers la table et prendre mon carnet en laissant échapper un léger rire.

- Ne t’excuses pas, ça ne me dérange pas. Je n’ai rien à cacher, ce n’est pas comme un journal intime !

Le genre de cadeau que ta famille finit forcément par t’offrir un jour où l’autre et dans lequel tu essaies laborieusement de raconter ta vie passionnante. Ce qui se résume souvent en des histoires banales n’ayant aucun intérêt à être écrite. Le but est sans doute de coucher sur papier son ressenti par rapport à la vie. J’étais totalement incapable de faire ce genre de chose alors je m’en servais pour gribouiller, pour écrire des poésies et inventer des fables abracadabrantesques faisant désespérer ma pauvre mère qui s’acharnait à me dire qu’il fallait que je redescende un peu sur terre. Loin de moi les histoires de princesses dans leurs tours et de prince charmant sur leurs blancs destriers. En réalité mes histoires se basaient principalement sur des dragons et autres créatures impressionnantes, mes personnages féminins avaient plus de la valkyrie de la fille paumée dans son donjon et les hommes étaient des guerriers de toutes sortes. En tout cas, si ça exaspérait ma mère, mon père trouvait ça extrêmement drôle. Tout ça pour dire qu’un journal intime ne me correspondait pas trop. Je préfère me faire des carnets de route, à ma façon. Je regarde mon hôte mettre la table et je viens mettre les pieds dessous à son appel. Tiens il retrouve le sourire et c’est lui qui reprend la conversation sans que je puisse m’appesantir sur le moment précédent. Des biches ? Et Bambi quelle belle référence culturelle… Je souris paisiblement mais je n’ai pas trop le temps de visiter la forêt et disons qu’ensuite, je ne suis pas sûre de vouloir attendre avant de partir de cette ville mais il a l’air tellement seul que ça me rend malade.

- Ah c’est vrai que je n’ai encore jamais dessiné ce genre d’animaux, ça serait intéressant… En plus d’aimer les comics, tu aimes les dessins animés ? Celui-là en plus. Je te rappelle que tu es un chasseur, pauvre Bambi dont la maman a été tuée…

Je pris la bouteille d’eau et sans lui demander, je remplis nos deux verres avant de reposer la bouteille et boire doucement. Je dis tout cela sur un ton léger bien sûr, espérons qu’il le comprenne.

Codes par Wild Hunger.

Léo E. Hawkins & Eleanor C. Kitsyne

Seriously who wanna shoot me ?

Je ne sais pas trop interpréter sa vision des choses, il se moque de ce que je viens de dire ? Je suppose que c’est parce que j’ai fait un parallèle entre sauvage et grande ville, en même temps il s’agit de la capitale. Les gens là-bas sont parfois un peu distants et ce sont des personnes plongées dans leur travail. Dans un sens, ils sont sauvages dans le sens où il est difficile de les approcher quand on ne fait pas partie du même domaine. Il a un sacré imaginaire franchement et c’est vrai que c’est drôle mais vu que je viens de la grande ville, je me sens un peu bizarre à ses yeux. Un comptable a une connotation un peu hautaine alors je ne sais pas trop si je dégage la même image : une fille trop fière, froide et qui en dehors de la ville ne sait pas comment se débrouiller. C’est l’impression que ça me donne en tout cas. Je fais la grimace et lui tire discrètement la langue avant de lui répondre en plissant le nez.

- Tu as vraiment trop d’imagination, tu devrais arrêter de fumer les herbes de cette forêt.

Je regretterais presque de lui avoir donné l’occasion de railler ainsi mais au moins ça le fait rire et c’est l’essentiel. Je n’ajoute donc pas que je risquerais de lui tirer dessus avec l’arbalète si jamais il me confie ça entre les mains. Je pense que tout cela suffit déjà suffisamment pour le dissuader. Pas besoin de continuer sur le sujet, nous passons à autre sans plus en discuter. Question cuisine, il oserait me mettre au défi de cuisiner ? Il ne sait pas quels dangers il encourt. Je suis parfaitement capable de faire brûler sa maison de bûcheron mais il dit cela comme si il y aurait une autre journée comme celle-ci. Or, nous savons que ce ne sera pas le cas : je compte retrouver Kat et partir ensuite. C’est dommage mais c’est sans doute mieux ainsi. Je me sens pourtant un peu triste à cette idée, parce que j’ai l’impression que ma présence le change un peu de sa routine alors je crois que je cligne plusieurs fois des yeux mais l’observe toujours fixement quand je lui réponds.

- C’est vraiment risqué.

En revanche, ma petite bouderie semble avoir relativement bien marché et c’est trop drôle qu’il soit à ce point naïf. C’est même attendrissant en fait. Sauf que c’était vraiment extrême comme réaction, on aurait dit que je venais de lui coller une baffe en lui hurlant de ne jamais recommencer alors qu’en fait, je joue juste la comédie et rien que cela suffisait à lui faire prendre un air terriblement coupable. Je ne peux m’empêcher d’en rire mais je le rassure rapidement parce que je ne veux pas le mettre mal à l’aise inutilement. Il croit que je suis fâchée alors que ce n’est pas le cas et si je ne lui dis pas l’ambiance sera hyper tendue et il n’osera plus rien tenter alors hors de question de manger dans un silence de mort. Je me reçois une frite et reste bouche-bée devant sa réaction. Tant qu’il rit de nouveau ça m’est bien égal car je me suis bien amusée et sa réaction est en or franchement. Je peux facilement lui sourire, même si Kat m’inquiète toujours autant. Je ne veux pas l’évincer de ma mémoire mais je ne veux pas faire porter le poids de ma peine à cet homme. Qu’il m’aide oui mais pas qu’il porte ce fardeau avec moi. Lui il a ses propres soucis et ils sont certainement aussi important à ses yeux que la disparition de Kat l’est pour moi. Par contre, les frites sur les vêtements, c’est gras et je viens de me laver.

- Quoi, tu comptes faire des règles parce qu’on est dans TA maison ? Je t’assure que ça valait largement le coup…

J’affiche un sourire moqueur et embraie sur le sujet des dessins animés. Je connais bien les dessins mais ça remonte tout de même à assez loin. Je ne connais pas les plus récents même si ça ne me dérangerait pas de les regarder. Je suis même sur que Kat aurait adoré regarder ça avec du popcorn bien emmitouflées dans une grande couverture. C’est assez récréatif au moins mais quand il réplique je ris un peu. Il se fait donc passer pour le vilain chasseur ma foi, c’est un peu ce que j’ai suggéré. Je regarde mon assiette, je n’y ai pas encore touché. J’ai juste bu un peu d’eau. Je réfléchis à la deuxième partie de sa question qui me fait hausser un sourcil parce qu’honnêtement la question est plutôt étrange. Pourquoi le petit chaperon rouge. Ce n’est pas le seul à croiser un chasseur mais peut-être la seule chose qui lui vient à l’esprit. Bien dans ce cas…

- Qui sait ? M’enfin il faudrait dans ce cas que je trouve ce fameux grand loup avec qui fricoter dans le lit de Mère-grand… Charmant conte ! Tu en as d’autres des blagues comme ça ?

Je finis par couper un morceau de viande et manger. J’ai à peine avalé ce morceau de viande que je m’aperçois que j’avais grandement faim et je m’attaque avec appétit à mon assiette. C’est un repas simple mais je l’apprécie vraiment énormément et ça doit se voir comme le nez au milieu de la figure.

Codes par Wild Hunger.

Léo E. Hawkins & Eleanor C. Kitsyne

Seriously who wanna shoot me ?

Horreur de la fumée, je peux comprendre. Ce n’est pas ce qu’il y a de franchement plus agréable comme odeur, ça donne même envie de tousser. Bon un bon point pour lui à ce sujet mais c’était juste pour rire vu qu’il a une imagination que je trouve vraiment très impressionnante et que j’apprécie. Il me renvoie l’ascenseur et je ne peux retenir un petit rire. Non je ne connais pas de comptable en particulier mais il y en a que j’ai du croiser dans les rues d’Atlanta. Beaucoup de ces métiers sont représentés et on les reconnaît tout de suite mais personnellement, je n’en ai pas dans mon entourage. Si je l’ai pris comme un pique c’est surtout parce que je suis tout de même une fille de la ville et que je n’ai justement pas envie d’être jugée comme telle. Mon père est professeur de Russe dans une université depuis qu’il est dans ce pays. Ma mère était traductrice. Elle a une fois travaillée à l’étranger… en Russie. Rien à voir avec la comptabilité. Le reste de ma famille a des métiers bien disparates, impossible de me rappeler de tous. Ce n’est pas très important de toute façon vu que depuis le décès de ma mère tout le monde a fini par s’éloigner et se prendre la tête. Je trouve ça stupide mais même en essayant de recoller les morceaux, j’ai eu droit à plus d’ennuis qu’autre chose alors je les laisse se débrouiller. S’ils veulent venir vers moi, je les accueillerais à bras ouverts.

- Eh bien non plus.

Sans doute est-il légèrement vexé par ma petite mise en scène mais si c’était à refaire, je recommencerais volontiers. Il marche tellement bien que ça donne irrémédiablement envie de le taquiner mais voilà qu’il essaie de retourner la situation à son avantage. Je ne suis cependant pas du genre à paniquer pour si peu, il peut bien essayer de m’embêter, ce n’est pas garanti que ça marche. Sa remarque le fait sourire et à vrai dire, moi aussi. Je resserre un peu ma queue de cheval. Kat a toujours joué à ce petit jeu avec moi, essayé de tourner les choses à son avantage. La seule chose qui chez elle marche c’est son air innocent, trop mignonne. On craque facilement et je ne suis pas la seule, je peux le jurer. J’ai vu ce petit démon à l’œuvre derrière sa bouille d’ange et elle est tellement douée. Cette image est douce bien que douloureuse mais j’ai promis de ne pas me laisser embrumer par mes souvenirs d’elle, pas tant que je suis en compagnie de ce jeune homme.

- Oh essaie toujours ! Et pour cela il faut que je m’endorme.

Les dessins animés, les contes, toutes ces histoires enfantines cachent bien leur jeu en fin de compte. Nous avions eu en cours, un jour, un projet à bâtir sur les personnages de conte dans une vie plus concrète. Je peux assurer que certains se sont régalés sur le sujet. Personnellement, j’avais travaillé sur le personnage d’Alice et de sa folie. J’aurais pu me motiver un peu plus mais c’était juste après la mort de Kyllian alors j’avais perdu l’envie de bosser pendant un temps. Je travaillais mais juste le nécessaire. Mes professeurs ont été compréhensifs et je me suis vite reprise. Maintenant que j’y repense le sujet était très intéressant. J’y travaillerais peut-être avec plus de profondeurs quand je prendrais le temps pour. Quant au petit chaperon rouge, il n’a rien d’une enfant sage bien au contraire. Elle joue parfaitement le jeu avec le loup, l’incitant même à jouer son jeu. Ce loup, ce n’est pas un animal, ce n’est qu’une métaphore. Quand on sait ce qui se cache derrière cette sordide histoire, je peux vous assurer qu’on a nettement plus de mal à la raconter à des enfants qui eux n’envisage certainement pas les choses sous le même angle. Oui cette révélation m’a un peu traumatisée et apparemment, ma phrase était tellement déplacée que mon hôte manque de s’étouffer avec son repas. J’aurais peut-être du éviter mais c’est lui qui m’a lancé sur le sujet aussi. Moi je ne fais que constater ce qui est, je ne vois pas ce qu’il a de problématique là dedans. Je ne peux néanmoins pas me retenir de le regarder d’un air désolé et inquiet. Il se passe de l’eau sur le visage et je le regarde sans comprendre comment il peut-être à ce point choqué par ce que je viens de dire. Bon ok, plus de blague de ce genre, il est un peu trop sensible ce petit. Je l’entends dire quelque chose que je déchiffre à grand peine mais je crois comprendre.

- Oh désolée, je ne voulais pas te … Pour moi, le loup a toujours été un homme dans le conte.

Les loups sont des prédateurs, c’est certain mais je ne trouve pas que ce soit un animal mauvais de base. Quoiqu’on en dise à l’origine, ils sont sociaux puisqu’ils vivent en meute et assez craintifs quand ils sont seuls. Il n’y a que les mythes qui les dépeignent comme des animaux solitaires et agressifs. Je ne dis pas qu’ils ne sont pas dangereux mais en tout cas, ils ne sont pas mauvais. Je pourrais dire la même chose de beaucoup d’animaux considérés comme dangereux : les requins, les tigres. Ils agissent par instinct. C’est ce que je crois en tout cas mais je ne m’étale pas là-dessus il va me prendre pour une tarée. Je me concentre donc sur le repas, je suis affamée. Je ne prête pas attention au fait qu’il revienne s’asseoir mais je finis par le regarder quand il pose sa main sur mon poignet. Un problème ? Oh, c’est parce que je mange … vite. Il se met à rire et j’avale ma bouchée et pose ma fourchette. Posant sagement mes avant-bras sur la table, je souris. Kat me dit souvent de ralentir quand je mange. Allez savoir pourquoi, je me sens un peu gênée.

- Mais… je ne suis pas aussi peu douée que toi.

Je manque quelques frites et lui adresse un sourire moqueur. Grâce à cela, je ne passe pas ma soirée à pleurer pour Kat. Du coup, je serais moins épuisée quand je devrais me lancer à sa recherche demain encore. Je peux lui être reconnaissante et généralement, je dis les choses, à ma façon.

- Si je peux me permettre, j’apprécie de t’avoir légèrement surpris dans la forêt. Ça me change des autres personnes à qui j’ai demandé de l’aide…

Codes par Wild Hunger.

Léo E. Hawkins & Eleanor C. Kitsyne

Seriously who wanna shoot me ?

Quand j’étais petite, je me souviens que je dormais comme une vraie petite marmotte mais arrivée à l’adolescence, j’ai beaucoup changé de rythme avec les études et avec les soucis qu’on peut rencontrer à cette période de la vie. Je ne dormais plus que 6 heures et c’est désormais resté dans mes habitudes. Alors si ce soir je ferme les yeux ce sera très certainement parce que j’ai dépensé pas mal d’énergie à chercher Kat et moralement, j’arrive légèrement à ma limite. A un moment ou un autre, je vais peut-être flancher mais il se peut que je tienne bon parce que je sais parfaitement que si je m’endors alors mon esprit me laissera entrevoir tous les pires scénarios que je me suis épargnée pour le moment. Disons que je les ai dans un coin de ma tête mais ils ne défilent pas comme un film d’horreur dans ma tête. Si je ferme les yeux, ils deviendront presque réels. La force des cauchemars m’a toujours bouleversé et là, ils toucheront mes pires points faibles. J’ai peur de voir Kat totalement perdue, paniquée, les yeux couverts de larmes, couverte de … de sang ? Stop ! Je ne peux absolument pas laisser ce genre d’images s’infiltrer dans mon esprit alors j’observe mon hôte faire la moue et je souris pour chasser mes idées noires. Je suis éveillée, tout va bien. Tant que je peux contrôler, je dois le faire. Je n’insiste donc pas sur ce sujet, ses petites piques m’amusent plus qu’elles ne m’inquiètent. Je me reporte sur nos histoires de contes et m’en veux terriblement d’avoir ouvert la bouche à ce sujet parce qu’il manque d’avaler de travers sa viande et je me fais du souci pour lui. Il a quand même eu une réaction assez violente pour une simple petite phrase. Qu’est-ce que j’ai dit exactement déjà ? Non franchement, je ne vois pas trop le problème. C’était une blague voilà tout alors pas de quoi réagir comme cela mais bon on ne peut pas blaguer de tout avec tout le monde sans doute et je m’excuse mais au moins il n’a pas l’air de vraiment m’en vouloir. Sans me soucier des bonnes manières, je mange mes frites avec mes doigts et à sa réplique, je fronce les sourcils et reste un moment bloquée. Quoi ? Et c’est quoi ce clin d’œil là. Qu’est ce qu’il entend par là en fait. Je vais éviter de trop me creuser l’esprit mais j’avoue que celle-là, je ne m’y attendais pas du tout. Tout ce que je comprends là dedans c’est qu’il s’attend à ce que je dorme et qu’on dirait que ça lui importe réellement. Qu’il ne s’inquiète pas, une seule nuit blanche ne m’empêchera pas de tenir demain. Je repousserais mes limites s’il le faut pour retrouver Kat. Par contre, les histoires de loup ça commence à devenir absolument n’importe quoi mais je ne peux quand même pas rester muette dans cette histoire.

- Moui… Ben dans ce cas, on va espérer que la version moderne du chaperon rouge aura plus d’un tour dans son sac.

Après tout, les innocents ne sont pas toujours ceux que l’on croit. Combien de fois ai-je entendu mes parents me répéter qu’il faut se méfier des apparences ? Eh bien, j’en fais toujours autant qu’à ma tête. La preuve, je suis rentrée dans la maison d’un homme après avoir deux fois failli d’y rester. Ah je vous avais dit que j’ai une façon assez spéciale d’envisager les dangers et comme je n’ai pas peur de la mort, il m’arrive de me coincer dans des situations complexes et parfois qui craignent un peu. Alors je vous avoue que je ne vais pas trop me formaliser d’une simple discussion comme celle-ci. Je continue donc de manger de bon appétit, ne me doutant pas que cela le surprendrait. Finalement, je me mets à rire doucement quand il me tire la langue et je ne dis pas un mot qu’il rétorque déjà et là pour le coup, je réalise vraiment qu’en fait ma phrase l’a vraiment marqué. Ah oui mais c’est lui qui a évoqué ce personnage de conte aussi, moi j’ai sorti ce que je pensais sur le coup. Ce n’est pas un tabou mais de son point de vue, j’ai l’impression d’avoir en effet fait une grande bourde. Ben oui après tout, il serait peut-être temps que je me dise que je viens de parler de cela avec un jeune homme et non pas à Kat par exemple… C’était carrément déplacé si j’y réfléchis un minimum et cette fois, je me sens rougir légèrement et ne sais pas vraiment comment retomber sur … sur mes pattes ? C’est bien rare et je regarde mon assiette en jouant avec la pointe de mon couteau.

- Oh pardon… mais c’est de ta faute aussi… Je vais faire plus attention à ce que je dis mais c'est pas garanti.

En fait, je n’ai même pas envisagé que ce que j’avais dit était à ce point délicat. Généralement, je parlais comme ça avec Kat et son frère Kyllian et aucun des deux ne s’en formalisaient. Ils étaient surtout amusés. C’est vrai que je l’ai un peu rapproché de ces deux personnes, comme un ami en fait. Et du coup, je ne retiens pas ce que je dis, ni d’ailleurs, ce compliment que je lui fais, parce qu’au fond je l’apprécie bien ce gars. Je ris parce que c’est vrai que l’accueil a été plutôt douteux mais j’acquiesce quand il défend les habitants. Je n’en veux à personne de ne pas m’avoir tendu la main mais j’aurais bien aimé un coup de main parce que je suis persuadée que quelqu’un, à du voir quelque chose tout de même. Quant à sa dernière phrase, je grimace. Il y tient à cette histoire de loup finalement et je pose mes couverts et le fixe avec intérêt. Mine de rien, il est fasciné par cette histoire de loup et je ne peux m’empêcher d’avoir en tête le dessin de son père face à ce loup. Non… face à un loup-garou, c’est différent. J’avoue être légèrement fasciné sur le sujet mais c’est encore quelque chose que m’a mère n’aimait pas m’entendre parler. Pas assez terre-à-terre mes récits fantastiques.

- Oui bah c’est ce qui fait tout ton charme. … C’est une blague hein ! Pitié, t'étouffes pas ! Je serais vraiment bête d’être ici si j’avais vraiment eu la trouille, tu ne crois pas ? Tu vois, je n’en veux pas aux autres habitants, c’est juste que je me suis sentie frustrée que personne ne daigne me dire un mot. Ils doivent avoir leurs raisons.

Je bois une gorgée d’eau, je mange un morceau et reprends sur cette histoire de Grand Méchant Loup.

- Donc si je comprends bien, tu serais à la fois le chasseur et le loup ? Je n’avais pas envisagé cette version de l’histoire. Disons que c’est difficile de concilier les deux ensemble puisqu’ils sont censés être ennemis… Et il faudrait que ce chasseur soit un loup-garou. Pourquoi pas après tout, tout est envisageable ! Tu envisages toujours le monde d’une façon aussi … comment dire …. Fantastique ?

Je finis mon assiette et assise, sur ma chaise, je le regarde, balançant mes jambes d’avant en arrière comme une enfant. Cette conversation m’avait donné envie de gribouiller pleins de trucs dans mon carnet mais j’allais tout de même rester poliment à table avec lui. Ce n’est pas parce qu’il est aussi jeune que moi, voire plus je suppose que je peux me comporter comme je veux. Ce ne serait pas très sympa. Il n’empêche que cette histoire de loup commence à me trotter sérieusement dans la tête.

Codes par Wild Hunger.

Léo E. Hawkins & Eleanor C. Kitsyne

Seriously who wanna shoot me ?

Je ne modère pas toujours mes propos et je même si je reste moi-même, je marche un peu sur des œufs en parlant avec lui parce qu’au fond, j’ai beau commencé à comprendre un peu comment il se comporte, je ne suis pas sûre de savoir comment il peut réagir à telles ou telles choses. Autant ne pas retomber dans l’ambiance tendue du début, je préfère nettement comment les choses ont tournées, un peu plus détendue et sympathique en somme. Je suis donc largement rassurée quand il me déclare qu’il ne disait pas cela comme un reproche, il n’empêche que le mot m’a un peu surprise. Je ne m’envisage pas trop sous cet angle, c’est une maladresse dans mes paroles. Du coup, si ça le fait rire tant mieux. Au fond, heureusement qu’il prend cela sur le ton de la rigolade parce qu’en y repensant qui sait comment d’autres auraient pu l’interpréter. Non je ne préfère pas le savoir. Je fais donc mine que je suis soulagée et fais comme si de rien n’était, oubliant par la même ce que j’ai bien pu lui dire sauf qu’on revient vite sur les mêmes sujets. Du moins c’est l’impression que cela me donne quand il reprend ce que je viens de lui dire et qu’il le tourne à sa manière, j’ouvre la bouche histoire de protester mais la referme, croisant les bras en attendant qu’il a finit de s’exprimer entièrement. Donc en fait il veut jouer à cela, quel gamin il fait. Pire que cela, il me tire la langue ce petit malpoli. Je ne peux retenir un léger sourire qui commence à s’étendre. Donc en fait, il s’est carrément arrêté sur le fait que j’ai utilisé le mot charme tout à l’heure. Comment dois-je l’interpréter alors ?

- C’est vrai qu’après le coup du carreau et de l’étranglement, je me suis tout de suite dis, cet inconnu a un charme incroyable !!! Donc en fait, tu m’accueille pour que je te trouve charmant ? Tu devrais avoir honte, ce ne sont pas des manières de se comporter.

Quand j’ai demandé son aide dans la forêt, je ne me suis pas attardée sur le fait qu’il ai un charme quelconque puisque je voulais surtout retrouver Kathleen. Toutes mes pensées se tournaient vers le visage angélique de mon amie et comme il était un peu froid, je ne me suis pas intéressée à le voir différemment. Cela aurait été différent sans doute si je l’avais rencontré dans d’autres circonstances mais cela ne nous auraient peut-être pas tant rapprochés au fond. Est-ce que nous aurions alors partagé notre passion pour le dessin ? Peut-être pas en effet, peut-être que nous n’aurions même pas su quoi nous dire. Je le regarde paisiblement avec plus d’attention pendant qu’on discute et même si je blague beaucoup, du charme, il en a largement assez mais je ne suis pas sûre qu’il s’en rende compte. Il en a d’autant plus quand il sourit mais comme je sais que je m’attache facilement aux gens en général, je préfère me dire que c’est pour cette raison. Il y a peut-être même une seconde raison beaucoup plus inavouable et injuste à son égard, qui est que l’absence de compagnie de Kat me manque tant que je comble le vide en le considérant d’ors et déjà comme un complice et même ce qui pourrait être de l’amitié. Est-ce illusoire ou bien est-ce que j’ai juste suffisamment d’affinités avec ce gars pour me comporter aussi légèrement avec lui. Je ne sais pas trop quoi en penser mais je n’ai pas trop envie d’ailleurs de m’y attarder parce que si je l’apprécie tant pour ce qu’il est, que se passera-t-il quand j’aurais retrouvé Kat. Je partirais avec elle, retour à Atlanta et… et lui, je l’oublierais, parce qu’il redeviendra alors un illustre inconnu. Non pas vraiment un inconnu mais une connaissance, sans rien de plus. Des connaissances, j’en ai déjà plein et je ne m’entends pas avec elles aussi bien qu’avec lui alors c’est un peu dommage. Pendant un très bred instant, un voile passe devant mes yeux mais je me ressaisis en évoquant nos histoires stupides de loups, de chasseur et de chaperons. Parlons de quelque chose de léger, je préfère. Un chasseur loup-garou, l’idée me fait beaucoup rire mais sa réponse me fait brièvement sourire. Sourire parce que c’est assez drôle, brièvement parce qu’il y a quelque chose qui cloche. Pourquoi soudainement devient-il aussi pâle que cela. Je me mords la lèvre, je reste silencieuse, tant que tout n’est pas clair. Premièrement, s’il se met aussi dans la peau du loup, il va falloir qu’il arrête de m’appeler Petit Chaperon Rouge parce qu’en l’occurrence, ça deviendrait carrément osé du coup. Mais qu’est-ce qui m’a pris aussi d’embrayer sur la véritable nature du chaperon aussi… ce que c’était sot. Deuxièmement, le point perturbant c’est que j’ai vu son père dessiné en train de combattre un loup-garou et bon tout cela n’est qu’une stupide coïncidence mais … il a eu une réaction plutôt animale à plusieurs reprises dans la forêt. La colère soudaine, le grognement, l’éclat que j’ai cru voir dans son regard, qu’il tende l’oreille, qu’il puisse me porter sans effort et sans flancher et … sa réaction manquant de s’étouffer avec sa viande. Mais tout cela est ridicule et je ne crois pas en ces histoires fantastiques ! Non je n’y crois plus. Je me décide à répondre pour ne pas créer de malaise mais je sens que déjà c’est mal parti. Qu’est-ce que j’aurais dit s’il n’avait pas pâli brutalement ? J’aurais continué de jouer avec lui je pense mais si je fais ça… c’est carrément n’importe quoi et si je ne le fais pas, il va être mal à l’aise.

- Tu sais parfaitement que le Petit Chaperon Rouge joue les innocentes jusqu’au bout. Tu te rends compte que si tu es le Grand M échant Loup, c’est plutôt malsain de me considérer encore que le Petit Chaperon Rouge. Je n’ai pas trop envie de me faire dévorer et je ne peux même pas compter sur le chasseur du coup.

Je me lève de ma chaise récupère mon assiette et mon verre et me dirige vers le lavabo. C’est un moyen de m’esquiver parce que j’ai besoin de réfléchir. Admettons un seul instant que ce genre de choses soient possibles dans le monde réel. De un je me retrouverais en présence d’un homme loup sans moyen de faire machine-arrière. Je devrais commencer dans ce cas à me faire un peu de souci mais… non je n’arrive pas à avoir peur, faudrait vraiment que je vois les choses en face pour stresser et encore j’ai failli perdre la vie pour protéger Kat une fois et ça ne m’a pas arrêté… Ce n’est pas le pire dans l’histoire … ! De deux… Kat est toute seule dans la ville alors si tout cela n’est pas le fruit de mon imagination, si ce ne sont pas de simples coïncidences, ce n’est pas DE lui que je vais avoir peur mais POUR elle ! Kat… J’ai envie de courir dehors pour la retrouver immédiatement. Je ne me rends pas compter que je suis en train de laisser couler l’eau chaude sur mon poignet, tellement je suis plongée dans mes réflexions. Je finis par me brûler, pousser un « aouch » et lâcher l’assiette qui se brise en morceaux. Terriblement honteuse, je coupe l’eau et ramasse rapidement les morceaux, me coupant la paume au passage, ce qui me fait automatiquement râler contre moi-même.

- Et flûte ! Qu’est-ce que je suis conne !

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Léo E. Hawkins & Eleanor C. Kitsyne

Seriously who wanna shoot me ?

Je lève brièvement les yeux au ciel quand il prend mes paroles si facilement mais il me fait sourire et j’accepte volontiers ses excuses vis-à-vis de sa mauvaise humeur. Au fond, je lui ai déjà pardonné ce qu’il s’est passé avant, tout cela n’est que taquineries. Il s’est suffisamment rattrapé pour que je vois une autre facette de lui, que j’envisage qu’il soit un peu plus que ce que j’avais vu au départ. Je ne lui dis pas que c’est ok mais je lui fais signe que je suis passée au dessus de ça. Je suis capable de comprendre qu’on puisse parfois céder à la colère, l’énervement mais de ce que j’ai vu, même s’il semble en être la proie, il maîtrise suffisamment pour n’avoir pas laissé le projectile de son arbalète me tuer, ni ne m’a directement étranglé alors qu’il en avait la force et qu’il aurait pu ne pas attendre de réponses de ma part. Ses émotions le retiennent de complètement se laisser dominer par son côté sombre et c’est ce qui me laisse à penser qu’il n’est pas quelqu’un de mauvais et on voit qu’il s’inquiète pour les autres. Kathleen m’a appris à être un peu plus patiente et à mieux ouvrir les yeux sur le monde et sur les gens. Je crois qu’elle m’a appris tant de choses, que je ne pourrais jamais lui renvoyer l’ascenseur. Ma façon de la remercier c’était de la protéger parce qu’au fond, elle est géniale mais trop fragile. Moi aussi au fond, je suis parfois trop sensible mais j’essaie de ne pas trop me laisser porter par tout cela. Ce n’est pas toujours facile à vivre mais je suis comme ça, un point c’est tout. Je reviens difficilement au sujet du conte et soupire doucement en souriant. Ce conte n’est absolument pas destiné aux enfants en fin de compte, je ne me souviens pas de la fin mais la morale dit bien que les gentilles et belles petites filles doivent se méfier des loups qui les suivent car ce sont les plus dangereux. Bien sûr… Quelle horreur ! J’écoute un peu distraitement ce que dit mon camarade mais je ris doucement quand il dit « agréable à l’œil’, en gros ça va je ne suis pas trop moche, merci du compliment mais il ne savait absolument pas quel terme utilisé le pauvre. Quant au dévorer, il n’avait pas besoin de préciser ce genre de choses, ça en deviendrait presque gênant mais là c’est clairement de ma faute alors j’assume.

- Wow, je ne parlais pas des sous-entendus du conte bien entendu. Non rien à voir, je pensais … à autre chose en fait.

Oui à la version loup-garou, comme dans ces films que j’ai trop regardé durant mon adolescence. Toutes ces images n’arrêtent pas de me trotter dans le ciboulot et je me sens obligée de les faire partir en m’éloignant précautionneusement de lui pendant quelques temps. Je suis tellement tête en l’air cependant que je ne fais pas attention à ce que je fais et je me brûle violemment. Je ne m’étais pas rendu compte que ça m’échauffait. Cela fait aussitôt rappliquer le chasseur qui rassurant, me dit que ce n’est rien mais j’ai trop la tête ailleurs et en voulant rattraper mes conneries, je m’entaille également la main et me mets à saigner. Je me sens vraiment pas douée, totalement inutile comme personne. Heureusement, il pose un torchon sur ma paume blessée et appuie dessus sans plus attendre. Je baisse les yeux sur ma main pitoyablement. Kat serait déjà en train de paniquer et de s’imaginer que j’allais perdre ma main. La même chose chaque fois que j’avais des blessures alors je lui cachais souvent vu que je ne suis pas très douée dans ce domaine et parce que ça lui ferait trop de peine si elle avait su. En voulant m’éloigner et m’occuper de mal vaisselle, finalement je l’ai ramené vers moi et je suis encore un peu perturbée par toute cette journée mais je le suis docilement dans la salle de bain. D’habitude, je me soigne seule. Dans mon cas, il vaut mieux. Mon père boit beaucoup donc je n’ai pas trop confiance et Kat panique au moindre bobo. Je me débrouille donc seule mais pas cette fois. Il soulève le torchon et passe ma main sous l’eau, cela soulage déjà la douleur. Rien de grave, encore heureux ! Je rougis quand il me dit que je lui ai fais peur. Je n’aime pas inquiéter les autres. Et il recommence avec ces histoires de loups qui me laissent échapper un petit bruit incompréhensible. Je ne suis plus sûre de rien, si ce n’est que ça collerait trop bien avec ce qu’il cache. Mais j’ai trop peur pour Kat soudainement et je dois faire semblant d’aller bien.

- D… Désolée, je suis trop maladroite. … Hn oui évidemment mais les loups ne sont mauvais que dans l’imagerie populaire. Ils ont autant de raisons que les autres animaux, d’être dangereux. Ce n’est qu’un conte pour effrayer les petites filles.

Je ne le regarde plus du tout, je me concentre sur la plaie. Je pince légèrement les lèvres et mes doigts bougent un peu quand il applique le désinfectant mais je ne dis rien. Il fait attention à ce qu’il fait et la seule qui s’occupait avec tant de douceur était ma mère. A cette époque, j’aimais bien qu’on s’occupe de moi mais en grandissant, je n’ai plus connu ce genre de gestes. C’est souvent moi qui m’’occupe des autres quand ils en ont le besoin, je suis là. Je ne leur demande rien mais c’est vrai que parfois ça ne me ferait pas de mal d’être un peu égoïste. J’observe avec attention la bande qu’il met autour de ma paume et grogne quand je vois le nœud qu’il vient de faire pour finir son travail. Il est sérieux ? Un nœud ? Je ne suis pas une gamine à qui ont met des pansements jolies pour qu’elle arrête de se plaindre de son petit bobo… mais bon, je suppose que ça l’a bien amusé en tout cas. Ça ne me fait pas relever le menton pour autant.

- Heu merci pour la bande mais t’étais vraiment obligée de faire ce truc dessus ? C’est moche ! … Ecoutes, je suis vraiment désolée, en fait, je te cause plus de souci qu’autre chose et en plus tu ne dois pas avoir des tas d’assiettes. Je suis un vrai boulet, excuse-moi…

Je me lève et sors de la salle de bain pour aller me poster devant la cheminée avec mon petit calepin. Je dessine tranquillement un loup, pas un loup-garou. Simplement l’animal, montrant les crocs et à côté un louveteau. Ce ne sont que des esquisses, il n’y a rien de travaillé… mais je n’ai pas le cœur à approfondir, je passe ma main sur mon bandage avant de dessiner un chemin de fer de ce que plus tard je dessinerais vraiment. Par moment je relève la tête pour regarder le feu qui danse, j’essuie même une larme rapidement.

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Seriously who wanna shoot me ?

Et voilà que mes paroles le font rire mais non, ce n’est pas question de crédulité. Disons plutôt que, comme il démarre au quart de tour à ce que je dis en général, je préfère prévenir que guérir parce qu’on va finir par ne plus savoir où commence et où finit la blague. Surtout que je ne suis guère douée pour déchiffrer tout cela donc je l’écoute et je souris tout simplement. En fait, il croit que j’ai pris les choses au pied de la lettre ? Sauf que là, je ne comprends plus que partiellement ce qu’il est en train de m’expliquer. Voilà qu’il me dit être romantique et je veux bien le croire mais on est en train de s’emmêler les pinceaux là n’est-ce pas ? Moi j’ai dit tout cela pour arrêter justement de faire des sous-entendus pas parce que j’ai peur qu’il me saute dessus. Wah, ça part vraiment trop loin ces histoires et tout ça à cause d’un stupide conte inventé par un mec complètement tordu. On aurait peut-être du éviter de dériver à ce point parce que je n’ai pas forcément envie de savoir comment il envisage sa vie sentimentale, ni le reste d’ailleurs. Ça ne me regarde pas du tout, tout comme la mienne ne le regarde pas. Quand je lui disais que je pensais à autre chose, c’était car j’étais entièrement plongée dans ces histoires fantastiques d’hommes qui seraient également loups, aucun rapport avec le jeu de mots douteux du conte et ce qu’il se passe entre l’animal et la fillette. Après ce n’est pas toujours facile d’interpréter les paroles des autres mais je ne peux pas clairement lui avouer que je pensais à ces récits fantastiques, sinon je vais jeter de l’huile sur le feu et je ne veux pas trop tenter l’expérience. Il est des choses qu’on préfère ne pas savoir parfois. C’est peut-être mieux d’ailleurs de se faire passer pour une personne un peu naïve mais je ne le suis pas et je n’aime pas jouer ce jeu. Un jeu qui ne serait pas du tout crédible de toute façon. Je dois tout de même lui répondre vu qu’il termine son discours par une question et que je ne sais pas trop s’il me demande de confirmer ou s’il n’attend pas spécialement mon point de vue et se contente de m’exposer le sien.

- Je ne m’inquiète pas en fait et je ne doute pas un instant que tu ne sois pas ce genre de personnes. Tu ne ressembles pas du tout à ce genre de gars, pas besoin de te justifier. C’est parfaitement normal en effet.

Et je peux aisément faire la comparaison puisque dans n’importe quelle ville, il existe toujours ce type d’imbéciles qui viennent draguer lourdement et eux ne se soucie pas un seul moment des sentiments. Combien de fois ai-je du repousser des gars qui tournaient autour de ma blonde parce qu’elle qui est si gentille se faisait facilement harceler et elle devenait si rouge que sa crédibilité en prenait un sacré coup. Quand il ne s’agissait que de stupides adolescents qui faisaient ça pour s’amuser, il suffisait de menaces. Je n’étais pas en permanence derrière elle pour l’aider mais ce genre de personnes n’allait pas tellement plus loin. Après, c’était plus dur et bizarrement Kat attirait toujours les hommes les plus louches. Le premier a été le pire de tous… De mon côté, je n’ai eu de problème qu’une fois, je n’en parle jamais avec personne et j’évite d’y penser. Mon passé est parfois carrément moisi quand je pense à la période qui a suivi la mort de ma mère. Heureusement qu’il y a eu Kat sinon mon adolescence serait une catastrophe. Bref tout cela est du passé.

Et voilà que je cassais le matériel que possède mon hôte et qu’il doit me soigner. Il se débrouille très bien et je suppose que c’est bien mieux quand on chasse toute la journée ou presque dans la forêt. Encore que les coupures, c’est sans doute pas ce qu’il y a de plus fréquents mais bon il a grandi dans une famille avec deux sœurs alors ils ont déjà du se blesser dans leur jeunesse. Est-ce qu’il faisait des petits nœuds aussi pour ces sœurs… c’est vraiment trop horribles comme truc et franchement je ne me gêne pas de le lui dire. Je n’aurais peut-être pas du parce qu’il croit peut-être que je viens de lui faire un reproche alors que ce n’est pas le cas. Vu tous les trucs moches auxquels j’ai survécu avec Kat, ce n’est pas un nœud qui va faire déborder le vase. Non et puis quand je voyais encore mes petits cousines, elles adoraient me vernir les ongles de toutes les couleurs et me mettre leurs horribles barrettes dans les cheveux alors, j’ai connu largement pire comme situation et il y a même des photos pour le prouver mais c’est classé top secret bien entendu. Mais voilà, je n’ajoute plus rien, je retourne dans la grande pièce et compte me poser devant les flammes pour sentir leur chaleur réconfortante, dessiner et essayer de faire le tri dans ces histoires de loups. Il me rejoint silencieusement. A pas de loup ? Je le laisse prendre ma main et défaire soigneusement le nœud et le referme plus sobrement. J’observe ma main avec curiosité. C’est bien mieux comme ça mais il a du croire qu’il devait réparer une erreur alors qu’il n’avait pas à le faire. Du moment que la plaie est pansée, c’est l’essentiel. Je feuillette mon calepin, vois les dessins de Kat et soupire. Tiens… je ne me rappelle pas l’avoir dessinée de la sorte mais je crois que c’était pour le carnaval où elle était déguisée en chat. Et à côté un croquis d’elle pour halloween, avec ces cheveux teints en bruns. Je retourne sur les pages actuelles tandis que le chasseur me pose une question qui m’ennuie un peu. Le reste me soucie peu : oui je me sens vraiment pas douée, point ! Quant à lui, qu’est-ce que je pourrais bien lui répondre. Je ne pense pas qu’il attende une simple réponse comme je pourrais le faire mais est-ce qu’il essaie de comprendre comment et ce que je perçois de lui ? … Je ne sais pas quoi faire et toi Kat, que lui dirais tu ? Non toi, tu ne serais jamais arrivé à ce genre de conversation, tu aurais mieux gérer. Bravo, moi je ne sais plus quoi dire alors comme souvent dans ces cas, je crayonne pour débloquer les mots.

- C’est un peu vague comme question tu vois…

Ma main vient de tourner la page de mon calepin, je pose la main dessus, la mine sur la feuille et je commence à esquisser un jeune homme debout, avec l’arbalète. Bien sûr que c’est lui que je dessine et au rythme de mes paroles, je continue de tracer ce croquis. Pour l’instant, il ressemble à un simple chasseur, mais je lui ai dessiné un sourire, même si en chasse il ne l’a pas forcément.

- Je te vois comme tu te montres… un chasseur au départ mais quelqu’un qui a envie d’aider les autres, capable de se montrer souriant et sympathique… mais tu… tu caches quelque chose qui t’empêches d’être pleinement toi-même et c’est trop flagrant par moment…

Je termine mon dessin en formant une ombre massive derrière lui, Des crocs, des griffes et des yeux qui vous défient d’approcher. Non pas que je vois son autre part comme menaçante mais c’est ce que lui me fait penser

- Tu n’assumes pas vraiment qui tu es on dirait. Ce n’est que ce que moi je pense et je ne veux pas te blesser mais tu voulais une réponse n’est-ce pas ?

. Et à côté je peux commencer à gribouiller vite fait, une jeune femme les mains croisées devant elle dans une pose gentille et sage mais dont les habits sont entachés et derrière elle, plusieurs ombres, des visages assez peu travaillés et des bras qui cherche à l’agripper.et l’attirer vers eux. Oui c’est bien moi que je suis en train de dessiner… mais je ne dirais pas un mot à ce sujet. Je veux juste lui faire comprendre que ma vision n’est pas forcément exacte mais le comprendra-t-il ?

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EAvec ce que je soupçonne actuellement de sa part, je devrais sans doute me méfier. J’ai suffisamment vu qu’il a assez de force pour me nuire mais même s’il se révèle être plus qu’un simple chasseur vivant en ermite parce qu’il ne serait pas très sociable, je pense que je peux me tenir paisiblement à côté de lui. Je prends le temps, ne répondant pas tout de suite à sa question, il va falloir qu’il patiente légèrement parce que même si je suis capable de rapidement esquisser les formes de ce que je dessine, cela prend un minimum de temps tout de même et je dois éviter de trembler pour retranscrire ce que je veux alors je dois rester calme. Et lui aussi. Si je sens qu’il s’énerve, je vais devenir nerveuse aussi mais quand je trace la forme qui l’entoure, je sens que j’ai parfaitement touché le point sensible mais est-ce que tout cela est imagé ou bien plus concret que ce que je viens de montrer… Je n’arrive pas aisément à croire ce genre de monde possible parce qu’ainsi tant de choses seraient envisageables et mêmes les pires et alors je vais céder à la panique parce que Kat … Elle est seule dans cette ville dont nous ne savons rien ! Je sens que le chasseur bouge doucement à côté de moi, je jurerais qu’il craignait que je touche à ce détail, je sais qu’il observe mon second dessin également mais je doute qu’il puisse en comprendre l’essence. Je ne compte pas forcément faire de commentaire dessus, je le laisse y voir ce qu’il veut, interpréter comme il le souhaite. Voilà ce que je vois de nous. Il m’a posé la question alors il ne peut qu’assumer ma réponse, non ? Je ne lui demande pas de m’en dire plus s’il ne le souhaite pas mais je ne l’arrête pas quand il commence à me raconter ce qu’il en est vraiment. C’est donc réellement une histoire de famille et ils sont tous chasseurs. Lui et ses sœurs donc Une famille tout à fait basique… avec une activité familiale des plus singulières… Pour le moment, je suis capable de comprendre l’essentiel. Je grimace quand il dit s’être fait mordre et avoir « changé ». Dans les légendes, on raconte que si un loup-garou mord un humain, parfois même une simple griffure dans certains récits, ce dernier deviendra alors un lycanthrope également. Je reste figée : c’est impossible, ça ne peut pas vraiment exister mais … mais il ne peut pas mentir, il n’a pas l’air de mentir. Il se fait passer pour mort ? Ses sœurs le croient mort ? C’est horrible… Non, c’est trop d’informations pour moi. Je laisse tomber mon crayon de bois tandis qu’il s’allonge sur le parquet. Je porte une main à ma bouche. Ce qui me choque le plus ? Non pas que ce soit un lycan, peut-être parce que je ne l’ai pas encore vu de mes yeux, ce qui n’est pas plus mal alors pour moi ce ne sont encore que des mots. Non je suis juste terriblement triste pour sa famille, pour lui et je commence à paniquer pour Kat.

- Tu… qu’est-ce que ça a changé en toi ? Tes sœurs ne savent même pas que tu es en vie… oh mon dieu, les pauvres...

Je peux facilement comprendre ce que ça fait comme dégât de croire qu’on vient de perdre quelqu’un de sa famille, de se dire qu’on ne l’a reverra jamais, de croire qu’on ne va plus jamais pouvoir pleurer ensuite tant les larmes qui coulent semblent interminables. Quand Kat a perdu Kyllian, elle a tellement pleuré que j’ai du bloquer mes sentiments pour ne pas agrandir son chagrin. Et si l’une de ses sœurs a pris le poids de ce fardeau sur ses épaules ? Comment doit-elle se sentir ? Elles sont plus âgées alors est-ce qu’elles se sont dit qu’elles auraient du le protéger, que tout n’aurait pas du se passer comme ça. J’ai du contenir toutes mes larmes après la cérémonie, je me suis occupée de Kat comme de ma petite sœur. Je l’ai bercée dans mes bras, je lui ai caressé les cheveux pour qu’elle finisse par s’endormir. Moi aussi, j’étais triste de perdre un ami, un frère, quelqu’un que j’aimais mais ce qui m’a le plus brisé c’est de voir mon amie aussi démolie et mon cœur était si douloureux ce jour là que ma solitude m’a parue immense, je me suis sentie impuissante et incapable. Non, je ne peux pas m’empêcher de pleurer. C’est trop triste, c’est trop dur et ça me rappelle trop de mauvais souvenirs. Le pire maintenant, c’est que j’ai plus envie de rester là, les bras croisés à me dire que Kat peut bien tomber sur un lycan et même si je ne les considère pas forcément comme mauvais de nature, il n’est pas forcément le seul. Lui a un bon fond mais imaginons que quelqu’un de mauvais soit devenu un homme-loup. Non je ne peux pas l’abandonner comme ça. J’ai peur, terriblement peur pour elle.

- Oh bon sang, Kat… !

Je glisse rapidement mon calepin dans mon sac de toile et le pose sur mon épaule, sans prendre le temps de dire quoi que ce soit de plus, je me lève et me dirige vers la porte de sortie. Je me fiche complètement que ce soit stupide, que ce soit irréfléchi, que tout cela soit trop dangereux pour ma petite vie. Elle a bien trop de valeur à mes yeux pour qu’il lui arrive quoi que ce soit, pour que quelqu’un essaie encore une fois de lui faire du mal. Je ne me supporterais plus si on l’a fait souffrir, ce sera ma faute. J’ouvre la porte.

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Il semble totalement plongé dans ses pensées et même si je viens de lui poser une question, je me fiche pour le moment de savoir s’il va me répondre. Je crois que je sais pertinemment ce qui peut changer, j’ai quelques idées mais je n’y connais pas grand-chose au fond. Moi tout ce que je suis capable de comprendre c’est ce qui est à ma portée, le fait de devoir se tenir à l’écart ou de se sentir écarter, le fait de perdre quelqu’un et la douleur de voir les autres souffrir. Tout cela m’est suffisamment familier pour que je me sente perdu dans tous ces sentiments qui m’assaillent. Un seul finit par me submerger, c’est celui de Kat, égarée dans les ténèbres. Je n’ai qu’un réflexe, celui de prendre mes affaires et de partir sans chercher à raisonner sur la stupidité de ma démarche. Kathleen a tellement souffert dans sa vie que si je peux lui épargner de vivre encore des horreurs, je n’ai pas envie d’hésiter et de devoir assumer ensuite son absence. Je marche déterminée vers la porte et alors que j’abaisse la poignée pour sortir, je vois la porte se refermer et sursaute brusquement. Il me bloque le passage et je le regarde sans m’énerver, les yeux embués de larmes. Je m’apprête à ouvrir la bouche pour lui dire ce qui me tient à cœur mais je sens sa main se poser sur mon épaule et je comprends qu’il veut me parler mais je trépigne comme une enfant, tapant du pied par terre et pestant contre moi-même, contre l’incapable que je suis. Je l’écoute néanmoins sans oser vraiment lui jeter un regard parce que je ne suis pas sûre d’aimer ce qu’il va me dire. D’accord, il n’y a pas eu de meurtres, ok… je veux bien le croire mais ça ne me garanti pas qu’elle va bien. Elle n’est juste pas morte… Super ! J’ai envie de pleurer encore plus sauf que c’est inutile. Il soupçonne quoi j’ai bien entendu ? Il vient de me parler de vampires ? Non c’est sérieux alors ? Si ça aussi ça existe alors … je vais finir par faire une syncope. Je ne crois pas que cela me rassure le moins du monde !!! Faisant un pas en arrière, je pose mes mains sur mes yeux. Je n’écoute pas ce qu’il me dit ensuite car mon cœur bat trop fort dans ma poitrine. Je souffle et découvre mes yeux, humides, je le fixe avec inquiétude et ma voix s’étrangle, à moitié entre un cri et un pleur quand j’essaie de lui adresser la parole.

- Un VAMPIRE ? Et je ne dois pas m’inquiéter !!! Mais si c’est un vampire qui l’a emmené il ne va pas gentiment lui proposer une tasse de thé sinon j’aurais au moins eu des nouvelles d’elle ! Kat… Tu, tu ne peux pas me dire ça comme ça ! Kat est tout ce que jai ! …

Il me donne un menteau et je le prends mais je ne l’enfile pas. Mes jambes sont en train de se dérober et je tombe les deux genoux au sol, les mains par terre, retenant un gémissement de douleur. Bon sang, des vampires ? Je ne peux rien faire, je ne peux pas défendre Kat contre ça, il peut me donner tout ce qu’il veut comme arme, je l’observe s’affairer mais je sais pertinemment que dans le noir, je ne verrais rien. Je suis inutilement humaine, je ne verrais rien arriver et j’ai encore l’odeur du sang, ce qui fait qu’on va inévitablement attirer tous les ennemis vers nous. Je le regarde me montrer comment recharger une arbalète mais je ne suis même pas sûre que j’aie le réflexe de le faire. Tout ça va bien trop vite pour moi, j’ai les larmes aux yeux et je commence à avoir mal à la poitrine tellement je m’inquiète pour Kat. Il me pose une question importante mais je ne peux pas lui répondre. Je VEUX y aller mais je SAIS que c’est inutile stupide. C’est le mettre en danger lui aussi alors qu’il pourrait revoir ses sœurs. Ma vie m’importe peu mais celle de Kat et du chasseur sont trop importantes. Elle, si je meurs cette nuit, qui continuera à la chercher ? Lui peut-être à la limite mais comment réagirait-elle à ma mort ? Et si lui meurt ce sera de ma faute et j’aurais arraché le dernier espoir que sa famille a de le revoir. Je voudrais y aller, je n’ai qu’une envie c’est de la prendre dans mes bras mais je n’ai aucune piste. Je vais m’enfoncer dans les ténèbres à l’aveuglette. Je ne sais plus quoi faire, sur mes genoux sans plus bouger, j’arrive juste à éclater en sanglot. Je suis trop fatiguée nerveusement. J’observe désespérément le chasseur et lui montre son bandage. Je me suis tellement crisper durant ma chute, que j’ai rouvert la plaie et un peu de sang tâche la bande. Est-ce que son manteau couvrirait l’odeur du sang ?

- Je ne sais plus… j’ai tellement peur pour elle mais … je ne sais même pas où chercher… je veux juste la savoir en sécurité et tu… tu me dis qu’il y a des vampires ici ? Je ne suis qu’une humaine, je ne fais pas le poids !

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Léo E. Hawkins & Eleanor C. Kitsyne

Seriously who wanna shoot me ?

Ce n’est pas que j’abandonne l’idée de retrouver Kat , ça il en est tout bonnement hors de question mais je réalise que sa disparition dépasse peut-être toute mon imagination. J’aurais pu imaginer n’importe quoi et déjà je me faisais un sang d’encre pas possible pour elle mais là… des vampires, des loups. C’est beaucoup trop pour que je ne me sentes pas dépasser par les événements, par  ce qu’il se passe. Comment puis-je affronter des créatures dont je ne sais que ce qu’on apprend dans les livres ou dans les films, à supposer que toutes ces informations soient exactes. Et quand bien même j’en connaîtrais un rayon, ça ne changerait rien au fait que je suis totalement impuissante. Comme d’habitude, je ne suis pas à même de protéger ceux qui me sont chers. Je voudrais hurler mais rien ne sort de ma bouche que des sanglots plaintifs et mes joues se constellent de perles d’eau salées. Je suis terrifiée à l’idée qu’on puisse blessée une personne aussi adorable que Kathleen mais ce sont justement les personnes les plus charitables qui sont souvent les victimes. Je me sens sombrer dans toutes les angoisses possibles et je la vois  les mains et le visage couverts de sang. Je ne remarque pas que mon hôte est revenu vers moi mais je me laisse enlacer et je reste posée contre lui à essayer de sécher mes larmes mais dès que je les ai essuyées d’autres viennent les remplacer et j’ai une boule dans la gorge qui refuse de partir. Ma tête me paraît soudainement trop lourde, je me sens horriblement déprimée. Je m’agrippe de ma main saine sur son t-shirt tandis que l’autre continue d’effacer mes pleurs. Je souffle mais je ne parviens pas à me calmer. Plus rien ne me sépare de ces images de Kat, des souvenirs aux images sinistres. Petite j’ai souvent demandé à mes parents si j’aurais un frère ou une sœur mais ils me répondaient que j’étais déjà bien encombrante à moi toute seule. Ils ne voulaient pas de deuxième enfant, même s’ils m’aimaient plus que tout : je serais la seule. J’ai toujours voulu avoir cette petite sœur qui jouerait avec moi et avec qui je pourrais me chamailler dès que mes parents avaient le dos tourné. Une personne avec qui je partagerais pas mal de chose en somme comme les amis mais avec une touche en plus. Et cette personne c’est Kat évidemment, il n’y en a pas d’autres. Je me laisse manipulée comme un pantin quand il attrape avec soin ma main blessée et il aperçoit le sang. Ça ne me fait ni chaud ni froid mais je le laisse enlever le bandage et lâche son haut lentement. Je regarde la plaie en clignant plusieurs fois des yeux parce que les larmes me piquent. Je tends l’oreille et l’écouta attentivement même si ces paroles ne me réconfortaient qu’à moitié. Qui va nous aider ? Est-ce qu’on va vraiment la retrouver ? Il dit cela pour ne pas envenimer la situation c’est tout. Au fond, il n’en sait rien, il ne peut être sûr de rien. Oui je suis blessée … je sais que le sang est censé attirer les vampires. Je suppose que s’il dit que personne ne peut entrer c’est parce qu’il faut les inviter pour cela, comme le disent les légendes. Je me sens pire qu’un zombie et je me relève avec peine grâce à son aide, le suivant en traînant des pieds. Je n’évoque pas le souci du repos mais je le laisse encore me soigner. Je n’arrive même pas à lui dire merci. Les larmes sont toujours là par intermittence et je ne parviens ni à sourire, ni même à lever les yeux. Tout ce que je peux faire pour lui faire comprendre ma reconnaissance, c’est poser ma main valide sur son t-shirt. Je tiens difficilement debout tant je suis sur les nerfs et épuisée alors je m’assois sur le rebord de la baignoire, en équilibre légèrement précaire. J’ai peur de demain mais j’attends impatiemment d’avoir des nouvelles de mon amie. Des bonnes de préférence.
Un plan ? J’écoute ce qu’il a à me dire. Toute idée sera bonne à prendre parce que je ne sais plus quoi faire et si cela implique le surnaturel, je ne sais pas comment je vais réussir à me débrouillée seule et j’aurais trop peur d’aller au commissariat et de ne pas savoir à qui j’ai réellement à faire. Capturer un vampire ? Utile s’il sait quelque chose mais inutile s’il ne sait rien. Moi psychologiquement, est-ce que je peux tomber plus bas ? Oui sans doute si les nouvelles ne sont pas bonnes pour Kat mais sinon ça ira sans doute… Quant à lui, je finis par oser lever timidement les yeux vers lui mais je les détourne rapidement et je dois faire un effort incroyable pour prendre la parole. Je tripote mon bandage et appuie sur ma plaie pour en ressentir le picotement et éloigner mes pensées de Kat.

- … tu crois vraiment que Kat a pu … croiser un vampire ? Je me… je me sens tellement perdue dans ce monde-ci. Je l’ai toujours défendue mais là… Comment… tes sœurs, elles vont être … bouleversées…

Je ne sais pas quoi faire, j’ai besoin de ce soutien. C’est le seul dans la ville qui m’a donné un coup de main et il connaît l’univers qui l’entoure. Un chasseur, un loup, il sait parfaitement dans quoi il met les pieds. Sans lui j’ai aucune chance de retrouver celle qui compte sans doute sur moi tant que son cœur bat. Je replie ma main tremblante.

- Alors maintenant ?

Codes par Wild Hunger.

Léo E. Hawkins & Eleanor C. Kitsyne

Seriously who wanna shoot me ?

Comment ne pas être totalement abattue à l’idée que la seule personne qui soit un semblant de famille pour vous disparaisse de votre vie du jour au lendemain et qu’alors vous apprenez qu’une créature surnaturelle pourrait bien être à l’origine de tout cela ? J’ai l’impression que toutes mes certitudes ont disparues et qu’il faut que je reprenne à zéro tout ce que je croyais savoir. Et en additionnant ces informations, j’ai beaucoup plus de soucis à me faire pour Kat malheureusement. En face de moi, mon soigneur improvisé s’est posé sur ses talons et il essaie de m’observer. Je sens qu’il cherche mon regard mais tout ce que je peux montrer ce sont des larmes, rien de plus que la tristesse qui embrume mes pensées mais à ce moment là, sans vouloir être vexante, j’ai vraiment l’impression de le voir comme un animal. Vous savez… quand ils viennent voir votre visage parce qu’ils savent que vous vous sentez mal et j’aurais presque envie de croiser son regard mais c’est trop dur, je ne suis pas sûre d’assumer son inquiétude pour moi en plus de ma douleur. Tout ce que j’essaie de faire c’est d’évincer la douleur sentimentale par la douleur physique, appuyant là où je me suis coupé précédemment. La plaie n’est pas très profonde mais comme on se sert beaucoup de ses mains c’est difficile de ne pas sentir une petite souffrance à chaque mouvement. Je réalise qu’il a posé sa main sur mon bras et alors qu’il approche sa main de ma joue, je soupire tristement. Je ne dis pas un mot à ces gestes réconfortants, ça me rassure de ne pas être toute seule aujourd’hui et de ne pas avoir découvert toutes ces histoires en tombant nez à nez avec… un vampire par exemple ? Je ne sais pas trop à quoi m’attendre réellement mais je suppose que peu importe ce que j’en saurais, je ne serais jamais prête. Lui il a grandi dans une famille de chasseur et mine de rien, il connaît tout cela. Kat et moi on a débarqué sans rien savoir de cet univers et maintenant… Elle est perdue quelque part seule ou si ça se trouve en mauvaise compagnie, avec un peu de chance en bonne compagnie mais j’en doute… Quant à moi, je suis inquiète pour ma petite « sœur » et je ne dois pas oublier que je viens de me taper la causette avec un loup. Sans doute pas le pire des loups que je puisse trouver. Tiens comme par hasard, un qui soit également chasseur et qui se fait passer pour mort ! Je hoche la tête faiblement quand il me répond : non elle n’es t pas forcément tombée sur un vampire mais c’est vrai que j’ai oublié qu’ici, ils se connaissent bien alors les informations devraient fuser. Je pose ma main sur son épaule pour signifier mon courage vis-à-vis de l’annonce qu’il compte faire à ses sœurs. Quels mots utiliser dans ce genre de cas. Comment ne pas se sentir coupable, honteux et à la fois soulagé, heureux ? Je commence à relever un peu la tête vers lui : est-ce qu’il essaie d’esquisser un sourire ? Je ne me sens pas d’humeur à lui sourire mais pendant que je sens ses bras me soulever, je tends ma main vers son visage et pose un doigt sur sa joue. Souris-moi vraiment s’il te plaît ça me ferait du bien. J’absorbe les émotions des gens, ça m’aidera peut-être. Il veut que je me repose ? Je ne suis pas convaincue mais je ne me sentais pas fatiguée au point de ne plus pouvoir marcher. Je vais même réussir de mieux en mieux à parler même si on sent encore dans ma voix que j’en ai gros sur le cœur.

- ça me semble difficile…

Je me sens comme une petite fille et j’ai même l’impression de peser le même poids tant c’est facile pour lui de me porter et de déplier le canapé en même temps. Je ne m’attarde pas un seul instant sur l’endroit où il pose ses mains, parce que je n’ai pas la tête à cela, parce qu’il ne fait pas exprès et parce que je ne me formalise pas sur ce genre de détails. Je reste immobile, tranquillement blottie contre lui, m’apaisant un peu par sa chaleur humaine. Enfin humaine… vivante disons. J’atterris en douceur sur le lit et attrape le coussin qu’il me tend en le serrant contre mon cœur. Il me propose un thé. Je ne sais pas si ça va me faire du bien mais c’est vrai qu’on dit toujours qu’une boisson chaude est réconfortante dans les moments durs alors je ne vais pas refuser. Je ne sais pas ce qu’il a à me proposer comme saveur mais je réponds, m’efforçant de peu à peu prendre sur moi et parler comme si de rien n’était.

- Si tu as quelque chose avec de la cannelle… sinon peu importe.

Je prends doucement la tasse et remarque le torchon qui l’entoure. Il a fait attention à ce détail pour m’éviter de me brûler. Je lui dis merci, restant assise en tailleur et commence à souffler sur la boisson chaude. Je fais doucement, je la porte lentement à mes lèvres et teste la température du bout de celle-ci. J’attends un peu avant de boire. Il est assis non loin et c’est finalement lui qui vient briser le silence qui s’installe de nouveau. J’écoute son anecdote assez attendrissante en somme. Ils étaient vraiment proches dans cette fratrie. Bon, les tripes de poisson, ça donne pas envie d’expérimenter mais l’histoire est marrante. Il en rit même et cela arrive à m’arracher un sourire fragile. Je sirote tranquillement mon thé et l’observe cette fois sans tourner le regard. J’aimerais bien pouvoir me détendre mais les seuls souvenirs qui font échos à ce qu’il vient de me raconter sont ceux que j’ai vécu avec Kat alors ils sont un peu empreints de tristesse aujourd’hui. Je finis tranquillement mon thé et me positionne vers lui, ma tasse en main.

-  … je suis contente de ne pas avoir eu de frères et sœurs finalement. Ça devait être d’une puanteur mais c’est vrai que vous l’aviez largement mérité… Dans un sens c’est peut-être un peu dommage…. Que je n’ai pas de souvenirs de ce genre.

Je baille et pose ma main poliment devant ma bouche. Je suis fatiguée mais j’ai peur de m’assoupir ne serait-ce qu’un instant.

Codes par Wild Hunger.

Léo E. Hawkins & Eleanor C. Kitsyne

Seriously who wanna shoot me ?

On dit de la cannelle qu’elle possède plusieurs propriétés. Originellement elle servait pour stimuler notre système immunitaire mais il paraît également qu’elle peut redonner un peu d’énergie, en cas de fatigue nerveuse mais on raconte des tas de choses qui existent sur les plantes et leurs vertus. Certes, ce n’est pas un arôme qui va m’aider mais par contre c’est une saveur envoûtante et prononcé qui me rappelle la cuisine de ma mère. Elle a toujours adoré cette épice et faisait souvent des desserts qu’elle parfumait avec cette écorce. Je pouvais donc boire tranquillement un peu réconfortée par cette odeur et ce goût familier. Je suppose que le chasseur avait compris mon geste tout à l’heure. Il parlait légèrement, il avait le sourire et c’est tout ce qu’il pouvait faire de mieux pour le moment. Allongé juste à côté de moi, je l’observe étrangement et rétorque à son récit qu’il a bien mérité la vengeance de sa sœur, ce qui n’a pas l’air de trop lui plaire et il m’en tient quelques mots, avec esprit. Je ne sais pas pourquoi mais comme un réflexe, je pose ma main dans ses cheveux et y laisse se perdre mes doigts. Peut-être est-ce parce que je faisais souvent cela avec Kat quand nous étions toutes deux tristes, je passais mes doigts entre ses cheveux et je chantais des airs de berceuses ou des chansons que je connaissais bien. Mais cette fois, je ne fredonne rien et faisant légèrement la moue à son argument, je lui dis :

- Justement je suis ton invitée et pas ta prisonnière alors j’ai encore mon libre-arbitre ! Et ne pointe pas ton doigt dans ma direction, ce n’est pas parce que je n’ai pas de crocs que je ne sais pas mordre.

Je le regarde se lever et aller se chercher à boire à son tour, me disant qu’un jus de fruit à cette heure n’est pas une brillante idée mais je ne commente pas. Je recommence nerveusement à jouer avec mon bandage, tandis qu’il revient. Je sens qu’il veut m’inciter à parler d’autres choses que de Kat mais malheureusement les souvenirs les plus heureux que j’ai sont en partie liés à sa présence. J’ai posé ma tasse vide sur le lit et je l’écoute me poser sa question sur la famille. Lui et moi n’avons pas grandi dans le même milieu familial alors je suppose qu’il a envie de comprendre ce que ça change. Oui bien évidemment que je m’ennuyais et j’aurais bien aimé avoir des sœurs ou des frères sur mon dos. Parce que les moments de solitude, surtout à l’adolescence c’est ce qu’il y a de pire. Je ressentais souvent ce besoin de me sentir aimée des autres, de me faire des amis mais je ne me liais que superficiellement à des gens qui ne me correspondaient pas du tout alors finalement je finissais toujours aussi seule. Et je faisais semblant que tout allait parfaitement bien dans le meilleur des mondes. Mes dessins me sauvaient un peu de mon ennui, comme des amis imaginaires sur qui je pouvais compter parce que je pouvais faire d’eux ce que je voulais.

- Oui fille unique et c’est très ennuyeux en effet. De temps en temps, je voyais mes cousins, cousines heureusement mais le reste du temps, je me suis longuement sentie seule en fait. C’est vrai que c’est peut-être collant d’avoir deux sœurs qui sur toi mais elles te témoignent un amour qui n’a pas de prix. Tu voulais des moments de solitudes, tu les as n’est-ce pas ? Et pourtant ose me dire qu’elles ne te manquent pas. Etre enfant unique c’est une plaie. On n’a personne sur qui compter, personne pour partager les bêtises et la complicité, personne sur qui reporter la faute, personne auprès de qui s’excuser et personne à protéger.

Je n’ai jamais réellement manqué d’un amour parental mais j’ai manqué de contacts avec des enfants de mon âge et quand je suis entrée à l’école, j’avais des difficultés à me sociabiliser. Ensuite, j’ai appris à me rendre aimable, serviable mais même si j’avais énormément de connaissances, aucun n’était un ami. Si j’avais eu une fratrie, j’aurais sans doute été différente. Niveau amitié et niveau sentimental, je n’ai jamais su garder personne d’autre que Kat et Kyllian. Tout ça pour finalement les perdre. Je sais que je ne dois pas penser à Kathleen, qu’il essaie de me remonter le moral mais j’ai besoin de m’exprimer parce qu’elle compte plus que moi-même. Je détache silencieusement ma queue de cheval et sourit légèrement. L’élastique est rose et orné d’un petit ourson en pâte fimo. Je le lui tends délicatement et même si c’est dur, je sais que je vais y arriver sans pleurer.

- Je trouve ça laid, tout comme beaucoup de mes objets customisés mais quand on a une sœur comme Kat , ce n’est plus à quoi ça ressemble qui compte. Les frères et sœurs, ce n’est pas toujours un lien du sang. Je ne dis pas qu’elle ne m’a jamais tapé sur les nerfs mais avec tout ce qu’on a vécu, je ne l’échangerais jamais contre la solitude. Dis… comment tu les vois vraiment tes sœurs ? Qu’est-ce que tu as fait de pire pour elles ?

Je le regarde fixement, sans ciller. Je ne pleure pas mais j'ai encore les yeux un peu humides et fatigués. Je ne souris pas, ça je n'y arrive que par intermittence. Oh et puis si je veux vraiment oublier ma peine, je tenterais de lui balancer mon coussin dans la tête même si je suppose que je louperais ma cible. En tout cas, ça m'évitera de pleurer. Enfin faut que je pèse le pour et le contre parce que je n'ai pas trop envie de réveiller le loup qui sommeille en lui.

Codes par Wild Hunger.