Don't get to close, it's dark inside, it's where my demons hide. La salle était grande. Très grande. Les murs froids et gris, faits d'énormes pierres. Seulement à quelques endroits, ils étaient recouverts par de somptueuses tapisseries, représentant des créatures surnaturelles, comme des licornes ou d'étrange bêtes, mi-homme mi-loup. Les fenêtres ? Pas si grandes, mais assez pour que la lumière du crépuscule vienne ajouter de la clarté à la pièce, en plus du feu qui brûlait majestueusement dans l'âtre. Quand aux personnes se situant en ce lieu, juste un vieille homme, et une petite fille. Cette dernière, de grands yeux bleus baissés vers son parchemin, ses cheveux blonds et fins encadrant son visage poupin, s'appliquait à écrire avec sa toute nouvelle plume d'oie. A côté de son texte figurait un livre épais comme un pavé, ouvert à une certaine page. Puis, non loin, toujours sur le bureau de bois, un petit encrier, permettant à Daria, notre jeune protagoniste, de tremper son calame pour ensuite retranscrire les mots sur sa feuille. Elle s'appliquait. Elle ne voulait pas décevoir son enseignant, comme d'habitude, assis sur sa chaise rigide, feuilletant un manuscrit. Cela faisait longtemps que le temps s'écoulait, rendant cette scène irréaliste, comme si elle était figée à travers l'espace temporel. Seul le bruit des respirations des deux personnages, le crépitement du feu de bois et le bruit que faisait la plume venait rompre le silence, tellement oppressant qu'il semblait vous bourdonner dans les oreilles. Ce ne fut qu'après de longues heures que des paroles claires vinrent briser cette harmonie studieuse. Daria se redressa pour la première fois depuis sa séance, puis jeta un oeil sur son précepteur. Elle hésita. Il connaissait bien la famille, et il était gentil avec elle. C'était le bon moment pour poser la question qui lui brûlait les lèvres depuis qu'elle avait appris à parler. Après avoir échoué de nombreuses fois dans sa quête de réponse, elle se lança.

-Dis, Nicolas ? Maman, comment elle est morte ?

Le silence qui régnait ces quelques minutes auparavant revint, mais encore plus lourd, plus pesant. Comme si on avait coupé le son. Les flammes de la cheminée ne semblait plus vivre ni bouger, le vent avait arrêté de marteler les carreaux et tout se fit sans bruit. Nicolas leva la tête, lentement. Il jeta un oeil sur son élève. La petite la regardait avec des yeux grands ouverts, bleus comme jamais. Sa peau blanche semblait irréelle,  telle une poupée de porcelaine. Ses joues écarlates montrait son gêne, provoqué par cette question indiscrète, que personne n'avait encore jamais oser poser. Même pas la petite princesse, fille unique du roi. Nicolas esquissa un sourire, se demandant s'il fallait qu'il réponde. Il savait que le père de la petite, le seigneur des environ, lui passerait un savon s'il venait à l'apprendre. Mais c'était son ami et il était lui-même son conseiller, chargé de l'éducation et de l'instruction culturelle de sa fille. Il savait qu'il en avait le droit, après tout. Cependant, il préféra rester énigmatique.

-Ta mère la reine t'a donné ton premier souffle. Tu lui as pris son dernier.

Be carefull who you trust, the devil was once an angel. La nuit était tombée depuis quelques heures déjà, et la Lune était reine parmi les étoiles. La forêt semblait menaçante. Les arbres morts et tordus étaient courbés et leurs branches semblaient être des griffes pointues et tranchantes, prêtes à happer tous les malheureux sur leurs passage. Les sous-bois étaient sombres et aucune lumière ne parvenait à passer pour éclairer le sentier sur lequelle Daria courrait. Sa robe était déchirée, et son corset était tellement sérré qu'elle avait du mal à respirer normalement. Ses jupons traînaient par terre et se salissaient au fur et à mesure de la course. Les cheveux de la jeune fille, d'habitude si bien coiffés, étaient emmêlés et crasseux, constellés de feuilles et de terre, du à ses nombreuses chutes. Ses bras étaient couverts d'égratignures, ainsi que son doux visage. Ses yeux étaient rempli de terreur. Elle ne savait pas où elle allait, ni dans quelle direction elle se dirigeait. Tout semblait flou et completmeent abstrait. Néanmoins, c'était bien réel, et Daria le savait. Elle n'avait plus la force de pleurer, elle avait trop versée de larmes avant sa fugue. Ses pensées se bousculaient dans sa tête et...
Elle se stoppa. Elle se mis les deux mains devant la bouche pour étouffer son cri de panique.

-Vous êtes qui, vous ? arriva-t-elle à articuler avant de reculer précipitamment.

L'homme était grand. On ne voyait pas son visage, juste sa silhouette. Il venait juste d'apparaître en plein milieu du chemin, comme sortit de nul part. On n'appercevait seulement ses yeux, d'une couleur orangée, vive, se détachant de l'obscurité. Il répondit.

-Je m'attendait à un accueil plus poli, de la part d'une princesse, ricana-t-il.

Daria manqua de s'étrangler, mais ne dit rien. L'homme, de sa voix forte, continua.

-Tu viens de perdre ton père, murmura-t-il. Notre roi, n'est ce pas ? Quel dommage. Ta mère, puis lui. Tu n'a vraiment pas de chance...

Daria ne bougea pas et avala avec difficulté sa salive. Comment savait-il tout cela ? Elle était bien trop fragile et bien trop timide pour tenter quoi que ce soit, comme lui répondre ou s'enfuir. L'inconnu s'avanca, et elle resta clouée sur place. Il se posta devant elle. Très près. Mais on ne voyait toujours pas son visage. Il continua sa tirade inquiétante.

-Tu sais, la mort touche chacun de nous. Mais j'ai la solution pour y remédier, et seulement certaines personnes ont droit à ce traitement de faveur.

Daria n'osait plus respirer. Elle écoutait l'homme avec crainte. Elle comprenait la moitié des mots, et n'arrivaient pas à les assimiler.

-Toi, qui a connu tant de peine, reprit-il avec une soudaine précipitation, je peux t'offrir ce qui à touché toutes les personnes que tu aimes. L'immortalité.

Daria ne pu s'empêcher d'ouvrir grands les yeux.

-Qu'en dis-tu ? Laisse moi faire, et tu connaîtra la jeunesse éternelle. Tu en rêves, n'est ce pas ? Je n'ai plus beaucoup de temps.

Notre princesse trouva enfin le courage de répondre, tout en se demandant pourquoi il devenait si pressé celui-là.

-Non. Maintenant, partez, charlatan. Vous êtes sur ce qui est désormais mon territoire.

Elle avait dit ça avec une étrange fermeté et assurance. Elle était surprise elle-même. Avec un rire narquois, l'inconnu secoua la tête.

-Je ne crois pas, non.

Et c'est dans un cri srident que le brouillard envellope nos personnages. Qu'il disparaissent.

***

Twin Cover... Et sa petite, mignone et jeune population... Daria sourit d'un air narquois. 230 ans qu'elle se nourrissait du sang d'animaux. Que son mentor était mort, et qu'elle n'osait pas recommencer ses crimes humain sans son aide. Mais maintenant, cette époque était révolue, ainsi que celle où elle était une petit princesse vampire faible. Non, maintenant, c'était elle qui allait tuer. Et cette fois-ci, du sang humain. Et elle comptait bien y prendre un malin plaisir.