I. SHE LEFT FOREVER
- Elle est morte ...
Sa voix se brisa, elle frémit et pleurait à chaudes larmes. Kol n'eut pas le courage de soutenir son regard et demeura dans le silence encore sous le choc. Il observa un instant les murs pâles et lisses de l'hôpital qui dégageait toujours cette sensation morne. L'homme a horreur des endroits sinistres qui n'annoncent jamais rien de bon.
- Je ... désolé.
Toujours anéanti par l'annonce, il s'approcha de sa mère pour la prendre dans ses bras. Il savait d'ores et déjà qu'en mettant les pieds dans ce bâtiment il perdrait à tout jamais sa sœur. Son optimisme s'était éteint en voyant Kate baigner dans une flaque de sang. Il savait et pourtant l'espoir de voir ses yeux brillait de nouveau ne l'avait pas quitté. Désormais si. Et c'était de sa faute. Sa mère s'éloigna de son étreinte pour le regardait glacialement. Son regard était à la fois rempli de haine tout comme de désespoir.
- Tu as sa mort sur ta conscience !
Pas faux.
- Je ne voulais pas que ça se termine comme ça...
Il était sincère. Jamais il n'aurait voulu que cette histoire termine dans les larmes et la perte. Il ne voulait pas entraîner sa petite soeur dans ces histoires obscures.
- Et pourtant si.
- S'il te plaît ...
- Non ! Va-t'en ! Je ne veux plus te revoir ! Je n'ai pas perdu un enfant mais deux ! Tu n'existes plus à mes yeux ! Dégages ! Fou le camp !
Le jeune homme peinait se recula doucement en apercevant son père arrivé du couloir à droite. Lui aussi afficha une mine de déception. Peut-être au-delà de ce sentiment. Ils éprouvaient probablement de la rancœur. Sa mère lui avait presque hurlé dessus. Les mots qui avaient précédé lui firent le même effet qu'un couteau dans le cœur. Il tourna les talons avant d'emprunter la porte coulissante et s'éloigna du Heart Hospitol. Kol venait de perdre toute sa famille.

II. ON THE TRAIL OF THE KILLER
Derrière son bureau, il étudia quelques dossiers. L'un portait le nom de sa sœur. Il trônait malgré-lui au coin de la table en bois usé. Cette affaire n'aurait jamais dû se retrouver ici. Jamais. Il portait ce lourd fardeau sur ses épaules depuis dix ans. Le temps avait beau couler, il n'en perdait pas moins la trace de ses cicatrices. Son cœur c'était un peu plus fermé mais, il demeurait toujours déchiré. Rien ne pouvait changer le cours du temps et il en était conscient. Il devait vivre avec cet évènement. Et durant ces dernières années il s'était plongé sur la quête du meurtrier de sa sœur. Il était certain que ce n'était pas un animal sauvage ou un simple psychopathe en liberté. Cette histoire relevait du surnaturel. C'est pourtant ce qui avait ouvert le chapitre de son histoire. Le monde occulte. Même après la mort de Kate, il continuait de dire et de penser que la terre engouffrait certains mystères dont il était capable de sacrifier sa vie pour les découvrir. Ce qui soulignait le fait qu'il n'est jamais entrepris d'études. Du moins, si. Et il avait rapidement abandonné. Devenir pharmacien ? Rien d'intéressant. L'aventure et l'incertitude du lendemain ? Totalement tentant ! Il gardait ce même état d'esprit depuis des lustres.
- Encore en train de bosser dessus ?
- Depuis une éternité.
Le nez toujours fourré dans ses papiers, il ne prêta pas attention à sa femme. Celle-ci s'approcha délicatement derrière lui et posa ses mains sur les épaules de son mari. Il releva la tête, plongeant ses yeux bleus délavés dans ceux de Rose. Il sourit.
- Tu devrais vraiment ... songer à prendre une pause.
Pour perdre du temps ? Non merci. Il afficha un air légèrement grave.  
- Je... ne... peux pas me permettre ça. Et tu sais pourquoi.
Son sourire se fendu. Elle contourna le bureau pour se planter juste devant lui.
- Cette affaire t’obsède Kol !
- C'est surement pour une raison.
- Elle ne reviendra pas !
Ces mots avaient suffi pour remonter la colère qu'il avait tant enfuie jusqu'à présent. Certes elle était partie et il refusait à ne pas lui rendre justice ! Il voulait retrouver la créature qui lui avait causé tous ses malheurs. Il souhaitait faire la paix avec son âme. Kol avait autorisé Kate à venir pister un soi-disant "vampire" et il l'avait juste quitté de vu quelques secondes avant de la retrouver inerte au sol. Il crevait d'envie de trancher la gorge du salopard coupable du meurtre de sa petite soeur. Et il avait remarqué deux trous bien distincts au coup du cadavre. Cela ne pouvait être l’œuvre d'un mortel. Ça avait accentué ses doutes.
- Comment peut-tu dire une chose pareille ?!
La tristesse se lisait sur son visage.
- C'est pourtant la vérité ! Cette ... enquête t'empoissonne l'existence et tu t'en rends pas compte ! C'est tellement absurde de croire que les vampires existent ! Ne compte pas sur moi pour continuer sur cette voix-là. Je ne supporterais plus de te voir te morfondre sur ton sort encore bien longtemps. Soit tu vis dans le passé où sois-tu te décides à vivre le moment présent à mes côtés.

Sa femme lui posait un ultimatum. Celle en qui il l'avait cru depuis le début. Les deux s'étaient rencontrés dans un parc en pleine nuit. Il traquait quelque chose d'irréel alors qu'elle faisait la fête avec des amis. Et ils se sont croisés. Au début Rose soutenait dur comme fer Kol et puis au fur et à mesure la passion s'est éteinte. Chacun de leur côté. Bien que ce soit malheureux, le jeune homme n'a jamais su garder ses proches. Il doit être damné. Voir idiot.
Il se leva et lui lança un regard glacial à en briser des fenêtres.
- Tu savais en m'épousant que je serais toujours comme ça. Je ... ne comprends pas ce que vous avez à être si désapprobateurs ! Vous ne voyez que ce qui est visible !
- C'est p'être pas que nous sommes raisonnables.
- Dans ce cas-là, je te laisse toi et ta raison !
Ses émotions restèrent figées. Il attrapa son manteau et remballa ses papiers avant de prendre les clés de sa voiture et prendre la route. Rose ne l'avait pas retenue. C'était mieux ainsi. Pour tous les deux. Ils n'étaient pas sur la même longueur d'onde et elle allait probablement le joindre pour signer les papiers du divorce. Kol était persuadé qu'il allait tirer la conclusion de cette histoire. Après tout, la route ne faisait que l'appeler et lui ne faisait qui répondre.