Twin Cover... C'était une ville vraiment particulière. Ce n'était pas tant le fait qu'elle soit peu connue ou quoi. Après tout, j'en avais déjà vu des tas de villes de ce genre et j'avais même dû assister à la destructions de certaines par les mains de mon frère. Ce qui était différent ici, c'était que le surnaturel semblait y être attiré. Je ne jugeais pas, après tout, j'étais venu aussi. Seulement, je savais
que j'étais loin d'être le seul vampire et que les loup-garous et sorcières étaient aussi présents en masse par ici. Ne parlons même pas des chasseurs d'ailleurs. Bref, c'était difficile de croire que tout le monde réussissait à survivre quand autant de tueurs étaient réunis au même endroit. Pour ma part, je préférais rester sur mes gardes et ne me préoccuper que de moi et des quelques proches que j'avais. J'aurais voulu pouvoir surveiller tout le monde et les protéger, mais c'était impossible pour moi seul. J'essayais de vivre une vie en tant qu'humain la plupart du tout et j'aurais préféré être un simple adolescent qui n'est au courant de rien, mais hélas, ce n'était plus possible depuis que mon frère m'avait transformé. Je n'ai pas de jugement à lui faire à lui non plus étant donné que j'ai enfermé mon propre jumeau dans la terre et ce pendant 200 ans maintenant. Quoiqu'il en soit, c'était le fait que cette ville soit envahie par le surnaturel qui m'a poussé à devenir plus méfiant et à surveiller quelques personnes. Celles qui me faisaient douter simplement. Parmi elles, il y a cet homme dont je ne connais pas le prénom à vrai dire. De loin, il me fait penser à William, mais lui à l'air d'avoir subi plus de choses que mon ancien amant. Du peu que j'avais vu en tout cas. Je ne savais pas vraiment ce qui me poussait à le surveiller, si c'était parce que mon instinct me disait qu'il était l'un de mes ennemi naturel ou bien si c'était ce charme qui émanait de lui, mais toujours est-il que je le faisais. Il m'avait sûrement repéré depuis le temps, mais étrangement, il préférait m'ignorer et continuer son train-train.

Je ne pouvais cependant plus continuer à épier ses faits et gestes et à rester sur des suppositions. J'avais besoin d'éclaircissement et j'avais besoin de comprendre pourquoi je le surveillais lui et pas un autre. Peut-être que je le trouvais un peu attirant, comme ça l'avait été avec d'autres. Mais je ne pouvais pas aller le voir d'un seul coup et tout lui demander, ça n'aurait pas marché. Je me suis alors lancé dans un jeu du chat et de la souris. C'était le soir, il faisait encore assez clair parce que le soleil n'avait pas beaucoup entamé sa chute dans le ciel. J'avais attendu près de chez lui qu'il rentre de son boulot. J'ai alors laissé mon odeur sur sa porte d'entrée et me suis éloigné, prenant soin de continuer à le faire sur ce que je pouvais trouver sur mon chemin. S'il était vraiment un loup-garou comme je le pensais, il n'aurait sûrement pas de mal à me trouver. Sinon, un vampire avait aussi un bon odorat, moins développé cela dit. Mon odeur était comme une invitation à entrer dans une chasse à vraie dire et il avait sans aucun doute compris. Ainsi, je lui traçais un chemin fléché jusqu'au Château d'Annalisa. Je me fichais des histoires que l'on racontait sur cet endroit et le fait qu'il soit interdit d'accès n'était que mieux pour pouvoir me retrouver seul à seul avec cet homme. Je savais pertinemment qu'il était un danger pour moi, mais mon grand âge pourrait peut-être avoir raison sur lui au cas où. Au pire, je mourrais. Je ne le voulais pas, mais ça ne ferait pas une si grande différence à mon avis. En tout cas, au lieu d'aller le voir de moi-même, je l'ai laissé venir à moi. Comme j'ai l'habitude de le faire.

J'arrivais dans le château en ruine. Il y régnait une ambiance assez glauque et un silence presque religieux. Sans aucun doute que l'endroit avait été témoin d'événements peu communs. Ce n'était pas pour m'effrayer, moi qui faisait partie de ces contes terrifiants pour les enfants. Evidemment, je n'étais pas le seul à en faire parti. J'allais m'installer sur des marches, m'y asseyant pour attendre le chasseur que je chassais à vrai dire. Enfin, si l'on pouvait utiliser ces termes là. Finalement, l'homme ne mit pas longtemps à arriver et à se tenir droit devant moi, m'observant sans un mot. Je l'observais tout autant, cherchant le moindre détail qui pourrait m'aider sur sa nature et vérifiant qu'il n'avait rien sorti de pointu ou d'aiguisé. " Tu as mis moins de temps à me trouver que ce que j'aurais pensé. " Physiquement, il faisait le double de mon poids et de ma masse, mais je n'étais pas impressionné. Ce n'était pas le premier gros costaud que je voyais de ma longue vie. Je jetais un coup d’œil aux alentours avant de reporter mon regard sur lui. " Désolé d'avoir utilisé une méthode étrange pour t'attirer, je ne savais juste pas comment m'y prendre... " Je me levais de ces marches et descendait jusqu'à lui en gardant tout de même une distance de sécurité. " Je suppose que ça fait un moment que tu m'as vu, pas vrai ? Est-ce que tu accepterais de me donner ton prénom ? " Je voulais le mettre en confiance, lui prouver que je n'avais rien contre lui. Sauf qu'il comptait s'en prendre à moi.